ANALYSE RÉFÉRENTIELLE |
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Ennio FlorisAutobiographie |
ArezzoL’arrivée au collège |
EN SARDAIGNELE DÉPARTL’ITALIEAu collège d’Arezzo- L’arrivée au collège - Le collège - L’état des lieux - Un mois d’eau d’oignon - Parmi les meilleurs - La clochette des soeurs cloîtrées - La poésie d’amour de Dante - En vacances Le Noviciat Philosophie et départ PUIS LA FRANCE............................................ |
ne personne m’attendait à la gare, qui me conduisit en voiture au collège. En regardant la ville, je ne la trouvais pas aussi belle que ce que j’avais vu en imagination pendant le voyage, j’en suis resté un peu troublé ! Arrivé au collège, je fus saisi par les voix confuses des jeunes qui étaient dans la cour en récréation. Ils étaient une soixantaine. Celui qui m’avait accompagné me dit : « Vas avec les garçons pour la première connaissance. Je t’appellerai pour te renseigner sur le collège ». Je vais dans la cour. Un jeune s’approche de moi : « D’où viens-tu, bédouin ? » « Pourquoi m’appelles-tu bédouin ? » « Mais tu ne t’es pas regardé dans une glace ? Tu es noiraud, noiraud, avec un visage du désert et un peu petit… En somme, tu as l’aspect d’un bédouin. Mais à ton accent, tu dois être " sardignolo " ! » « Je t’en prie, change de ton et abandonne les images : je suis Sarde et non " sardignolo ", titre qu’on ne donne qu’aux ânes de Sardaigne. » « Ah ! Heureusement que tu es venu pour m’apprendre que les habitants de la Sardaigne ne sont pas des " sardignoli " mais des Sardes, comme si ceux de la Romagne ne voulaient pas s’appeler " Romagnoli " mais " romagni ", et il rit. « Je vois que vous, les Sardes, ne faites pas la différence entre " Sarde " et " âne " ! » « Continue de faire le bouffon, mais tu seras bien obligé de ne pas te moquer de moi. » « Obligé par toi ? » « Tu verras, je t’en donne ma parole ! ». Et il ne dut pas attendre longtemps, puisqu’à la fin du premier trimestre il dut constater que j’étais le troisième du collège. Ce fut lui qui m’aborda pour me dire « Comment as-tu fait pour ne plus être un bédouin ? » « Tu n’as pas encore compris ? Peut-être parce que j’aurais préféré l’être ! Quand cesseras-tu de me fatiguer ? » Il ne répondit pas mais s’en fut. Et dès lors, il ne manifesta plus aucune hauteur envers moi. |
t502723 : 13/12/20200