ANALYSE  RÉFÉRENTIELLE
ET  ARCHÉOLOGIQUE


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Ennio Floris



Autobiographie








Arezzo

L’arrivée au collège



P. Danet : Magnum dictionarium latinum et gallicum, MDXCI 



EN SARDAIGNE



LE DÉPART



L’ITALIE

Au collège d’Arezzo
-  L’arrivée au collège
-  Le collège
-  L’état des lieux
-  Un mois d’eau d’oignon
-  Parmi les meilleurs
-  La clochette des soeurs
   cloîtrées
-  La poésie d’amour
   de Dante
-  En vacances

Le Noviciat

Philosophie et départ


PUIS LA FRANCE



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ne personne m’attendait à la gare, qui me conduisit en voiture au collège. En regardant la ville, je ne la trouvais pas aussi belle que ce que j’avais vu en ima­gination pendant le voyage, j’en suis resté un peu troublé !

    Arrivé au collège, je fus saisi par les voix con­fu­ses des jeunes qui étaient dans la cour en récréation. Ils étaient une soixantaine. Celui qui m’avait ac­com­pa­gné me dit : « Vas avec les garçons pour la pre­mière connaissance. Je t’appellerai pour te ren­sei­gner sur le collège ».
    Je vais dans la cour. Un jeune s’approche de moi : « D’où viens-tu, bédouin ? » « Pourquoi m’ap­pel­les-tu bédouin ? » « Mais tu ne t’es pas regardé dans une glace ? Tu es noiraud, noiraud, avec un visage du désert et un peu petit… En somme, tu as l’aspect d’un bédouin. Mais à ton accent, tu dois être " sar­di­gnolo " ! » « Je t’en prie, change de ton et aban­donne les images : je suis Sarde et non " sardi­gno­lo ", titre qu’on ne donne qu’aux ânes de Sar­dai­gne. » « Ah ! Heureusement que tu es venu pour m’apprendre que les habitants de la Sardaigne ne sont pas des " sardignoli " mais des Sardes, comme si ceux de la Romagne ne voulaient pas s’appeler " Ro­magnoli " mais " romagni ", et il rit. « Je vois que vous, les Sardes, ne faites pas la différence entre " Sar­de " et " âne " ! »
    « Continue de faire le bouffon, mais tu seras bien obligé de ne pas te moquer de moi. » « Obligé par toi ? » « Tu verras, je t’en donne ma parole ! ». Et il ne dut pas attendre longtemps, puisqu’à la fin du pre­mier trimestre il dut constater que j’étais le troi­sième du collège. Ce fut lui qui m’aborda pour me dire « Comment as-tu fait pour ne plus être un bé­douin ? » « Tu n’as pas encore compris ? Peut-être parce que j’aurais préféré l’être ! Quand cesseras-tu de me fatiguer ? » Il ne répondit pas mais s’en fut. Et dès lors, il ne manifesta plus aucune hauteur en­vers moi.




Rédigé de 2009 à 2012




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