Autobiographie

’envoyais tout de suite une lettre au Conseil national de l’Église, dans laquelle je manifestais ma stupeur de voir que le protestantisme se comportait comme l’Église catholique de l’inquisition ne l’aurait pas fait.

    Le Conseil national prit la voie de la sagesse. Il annula la décision d’expulsion que m’avait envoyée le Président qui, par chance, avait terminé son man­dat, il me releva de la charge de directeur du Centre et m’accorda une bourse d’études pour obtenir le doctorat en philosophie. La sagesse et l’intelligence avaient prévalu sur un fondamentalisme mesquin et sectaire.
    J’acceptai, et je présentai à l’université de Nan­ter­re une thèse sur Jean-Baptiste Vico, soutenue avec le professeur Ricœur. Et ce fut cette thèse qui m’offrit le schéma philosophique permettant de soutenir ma critique : l’historicisme. Mon livre Sous le Christ, Jé­sus marqua le point d’arrivée du chemin long et tourmenté de ma formation critique, chemin qui m’ap­pa­raît souvent comme ma traversée de la Mer Rouge, et le début d’une activité de penseur dédiée à la recherche sur les problèmes surgissant des rap­ports entre le mythe et la religion, la raison et la foi, la foi et la vie.