ANALYSE RÉFÉRENTIELLE |
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Pierre CurieJérusalem, ville de paix ? |
Les positions protestantes3- Les options protestantes
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Présentation Les positions protestantes . Options traditionnelles . Options non-conformistes . Options oppositionnelles Les deux grandes lignes culturelles . Messianisme temporel . Mouvement prophétique Jérusalem aujourd'hui |
es options protestantes oppositionnelles renoncent à la base commune aux deux premières positions et mettent radicalement en question l’idéologie mystico religieuse et les aspects politiques de la doctrine du « mystère d’Israël ». Tout d’abord, une confusion est établie entre le plan moral et le plan politique. On parle de « grâce divine », là où il y a des données économiques, sociales, culturelles et politiques. On juge « moralement » pour justifier une « politique ». « Dans ce cas, écrit Jacques Atger, il est aussi clair que bien d’autres choses nous puent au nez : le pétrole, la guerre d’Algérie, les bidonvilles des travailleurs arabes, qui nous ôtent le droit de rien dire contre la politique des pays arabes ». On se sert du chantage à l’antisémitisme pour conditionner émotionnellement l’opinion publique. André Philip écrit : « Voilà donc proclamé en dogme le caractère sacré d’Israël ; les autres peuples n’étant utilisés par Dieu que pour le châtier ou l’éduquer, et n’ayant par eux-mêmes aucune valeur autonome. J’ai toujours refusé à ma patrie ce caractère sacré. J’ai combattu Hitler lorsqu’il a attribué au peuple allemand un caractère divin... Je ne reconnais qu’un peuple élu, c’est celui qui à un moment donné de l’histoire est le plus malheureux, le plus humilié, le plus offensé et incarne à ce moment-là toute la détresse humaine. Ce fut longtemps le peuple juif ; c’est aujourd'hui le Vietnam. Le mythe de l’élection d’Israël est d’ailleurs compensé par celui des lieux saints ; la presse est émerveillée de la délicatesse israélienne qui, pour ne pas bombarder les lieux saints, a conquis la vieille ville au couteau ; des hommes supplémentaires ont été massacrés pour sauvegarder des monuments et des images taillées. » Albert Louis, pour sa part, écrit : « Toutes les constatations que nous faisons ne changent rien au fait que le problème en cause n’est pas seulement celui d’Israël, mais celui de tout le Moyen-Orient arabe. Quand bien même Israël resterait le peuple élu, qu’est-ce que cela signifie pour ses frontières, pour sa cohabitation avec les Arabes, pour la circulation de ses bateaux ? La traduction en termes politiques (car le problème est politique) de l’élection d’Israël me paraît pour le moins délicate. Elle ouvre la porte à tous les "Gott mit uns" que l’on voudra ». Il est donc particulièrement difficile de déterminer la nature du conflit israélo-arabe. En tous cas, il semble impossible de dégager aujourd’hui ce problème du grand affrontement entre pays développés et pays du tiers-monde. À ce propos, J. F. Stone écrit : « Israël ne peut rester un avant-poste de l’Occident dans le monde afro-asiatique. S’il veut survivre, Israël doit marcher au pas du tiers-monde. Aucun "blitz" ne doit l’empêcher de reconnaître clairement qu’à longue échéance, il ne saurait vaincre les Arabes. Il lui faut marcher avec eux. Dans la culture du Moyen-Orient arabe, les Juifs ont joué un très grand rôle. Dans le cadre d’une renaissance sémite, un État juif peut jouer un rôle analogue. Telle est la seule perspective où s’inscrivent pour ces peuples, la sécurité, l’honneur et la fraternité ». |
tc111300 01/11/2017