ANALYSE RÉFÉRENTIELLE |
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Pierre CurieJérusalem, ville de paix ? |
Les deux grandes lignes culturelles1- Le messianisme temporel |
Présentation Les positions protestantes . Options traditionnelles . Options non-conformistes . Options oppositionnelles Les deux grandes lignes culturelles . Messianisme temporel . Mouvement prophétique Jérusalem aujourd'hui |
e messianisme temporel a eu pour conséquence la plus évidente le « nationalisme » et la « constitution de l'État ». À l'origine, sans doute, on trouve cette controverse dont témoigne l'Ancien Testament autour de l'« institution de la royauté » (cf. 1 Samuel, chapitre 8). Dans le dialogue entre Samuel et le peuple apparaît déjà cette dialectique entre le « charismatique » et le « dynastique ». Quel est le lien avec la terre de Palestine ? Il convient de se rappeler que la terre de Canaan (ou de Palestine) avant l'installation des « tribus israélites » (qui est difficile à préciser : sans doute entre 1500 et 1200 avant Jésus-Christ) n'était pas une terre déserte. Sans remonter à la préhistoire, la terre de Palestine a connu trois grandes périodes : une période « babylonienne » (1926 avant J.C.) ; puis l'énigmatique période des « Hyksos », probablement d'origine sémite ; enfin, la période « égyptienne ». La terre de Palestine appartenait alors à l'intérieur du pays aux Cananéens, qui étaient aussi des sémites ; et les Philistins, d'origine égéenne, étaient fixés sur la côte. D'autres peuplades vivaient tout alentour : les Ammonites, à l'est de la Transjordanie ; les Moabites, à l'est et au sud-est de la Mer Morte ; les Édomites, au sud-est du futur territoire de Juda. Tous ces peuples étaient loin d'être arriérés. Bien au contraire, leur civilisation était souvent très avancée et raffinée ; en tout cas, beaucoup plus à l'époque que celle des tribus nomades d'Israël. Ce lien avec la terre de ">Palestine sera prépondérant au moment de la constitution de ce premier État avec la royauté. Il faudra « conquérir la terre » (ce sera l'installation des tribus israélites), puis « vaincre les résistances » des peuples déjà sur place : ce seront les guerres de Saül et David principalement. On peut déjà affirmer que Philistins et Israélites furent incapables de partager pacifiquement la terre de Palestine. Ce lien avec la terre a eu un certain nombre de conséquences. Au temps du nomadisme, les pâturages et les sources furent un « domaine indivis ». Il y avait égalité de nourriture entre le riche et le pauvre. Jérusalem deviendra alors une ville symbole. Pourquoi le roi David a-t-il choisi « Jérusalem » qui était restée aux mains des Cananéens (cf. 2 Samuel 5:6-9) ? « Jébus » était une place forte qui ne semblait pas prédestinée à devenir une capitale politique, étant trop à l'écart des voies de communication. David s'en empara pour favoriser le rapprochement entre les tribus du Nord (Israël) et celles du sud (Juda) : c'est là que se trouvera le point faible de l'État nouveau, car là, bientôt, se consacrera la « rupture », le schisme en deux royaumes de ce premier État après la mort de Salomon. Jérusalem sera déjà une ville ambiguë : à la fois signe politique d'unification du royaume, et ville contestée. En définitive, l'histoire de Jérusalem sera celle de sa contestation et, pour finir, celle de sa ruine. J'y reviendrai à propos du mouvement prophétique. Notons déjà qu'après la mort de Salomon et le schisme en deux royaumes séparés, Jérusalem est devenue une ville contestée par sa rivale du Nord, Samarie. Puis, après la destruction du royaume du Nord et la prise de Samarie par les Assyriens, au 8ème siècle avant J.C., est venu le tour du royaume de Juda au 6ème siècle, avec la prise et la destruction de Jérusalem et du Temple par les Babyloniens. Ce sera la fin de l'espoir nationaliste d'Israël. Une « petite minorité » seulement revint donc en Judée. Alors, débuta la période du « judaïsme » comme société juive, organisée sous la forme, non d'un État, mais d'une communauté à la fois nationale et religieuse. Sans parler de la période troublée des Macchabées, nous arrivons ainsi au début de l'ère chrétienne et à la « domination romaine ». Ce mouvement national, et même nationaliste, existait encore, exprimé de manière modérée (et religieuse) dans le « parti des pharisiens », et de manière extrémiste dans le « parti des zélotes ». Enfin, en 70 de l'ère chrétienne, ce fut la prise de Jérusalem par le général Romain Titus et la destruction du Temple, la disparition définitive des Juifs en Palestine. Il nous faut dire un mot du « Temple de Jérusalem ». À cet aspect nationaliste était liée une « idéologie religieuse », signifiée par ce sanctuaire religieux, construit une première fois par le roi Salomon, puis détruit en 586 et reconstruit sous Esdras et Néhémie au 6ème siècle avant J.C (520-515), ensuite pillé et déshonoré par Antiochus Épiphane au 2ème siècle avant J.C., puis transformé de fond en comble par Hérode le Grand en 20 avant J.C. ; enfin, définitive-ment détruit en 70 après J.C. par Titus. En définitive, ce premier mouvement de l'histoire d'Israël a toujours abouti à l'enlisement d'Israël, souvent à l'exil du peuple, à la destruction de l'État, à la perte de la terre, à l'anéantissement de Jérusalem et à la destruction du symbole exemplaire de la gloire d'Israël, le Temple. |
tc112100 01/11/2017