ANALYSE  RÉFÉRENTIELLE
ET  ARCHÉOLOGIQUE


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Ernest-Émile
Lopez-Sanson de Longval



L’image au Moyen-Âge,
d’après les fresques
de Saint-Pierre de Rouilhac

(XIIème siècle)








Les Contextes


Introduction


Les contextes

- géographique
- historique
- philosophique et
  théologique

Le bâtiment


Les fresques


Conclusion


Bibliographie



. . . . . . - o 0 o - . . . . . .

Le contexte historique



    Le royaume hérité par les six premiers descendants d’Hugues Capet était un royaume morcelé, travaillé de ferments de toutes sortes, où l’autorité publique ne cessait de s’affaiblir.
    La royauté, abaissée en bien des points, grandit et se fortifie sur le terrain des images, comme si, de son sein, commençait à émerger un embryon d’État et une esquisse de nation.

    Nous sommes en l’an mil.

    Dans les deux siècles à venir, la France passera de la disette à l’expansion agricole, du morcellement sei­gneurial aux principautés solidement gouvernées, des campagnes anémiées au développement urbain, du ressassement carolingien aux grands systèmes théo­logiques et mystiques.
    Après l’an mil, la réforme monastique s’accélère et s’intensifie. Les princes comprennent de mieux en mieux qu’il est de leur intérêt de la favoriser, par ailleurs bon moyen de la contrôler.

    En 1058, Gui-Geoffroi de Poitiers devient duc d’Aquitaine et s’impose comme duc de Gascogne en 1063. Une politique active d’extension et de conquêtes le mène à s’emparer brièvement de Toulouse en 1079.
    Pons de Toulouse mort en 1061, son fils cadet Raimond IV hérita d’abord des terres de l’abbaye de Saint-Gilles, puis du Rouergue, du Gévaudan et de Narbonne, pour devenir le seul maître de Toulouse en 1093.


    Le siècle suivant sera marqué par les règnes francs de Louis VI et Louis VII (1108-1180), et connaîtra une clarification politique et intellectuelle : le système sei­gneurial se stabilise, l’autorité publique s’exerce réel­lement et la création artistique s’amplifie.
    L’Église (et la réforme grégorienne) n’est pas étrangère à ce début de remise en ordre, où la vassalité et le droit féodal sont mieux lisibles dans les faits et les comportements.

    Pendant l’été 1159 éclate un conflit entre Raimond-Bérenger comte de Barcelone (et prince d’Aragon) et Raimond V de Toulouse pour la domination de la Pro­vence. Sur les conseils du ministre Becket, le roi Henri II d’Angleterre, avec l’aide des catalans mais aussi de vassaux toulousains comme Trincavel de Carcassonne et Guillaume de Montpellier, assiègent Toulouse. La trêve conclue, Cahors passe pour un certain temps aux mains anglaises.

    En Lauragais (dans le château de Saint-Félix de Caraman) se tient un concile cathare en 1167. Le « Pa­pe » Nikétas, venu de Byzance pour l’événement, y assiste en personne. Le concile est connu pour ses positions strictement dualistes et manichéennes et pour le consolamentum (rite baptismal de purification).
    L’Église cathare est organisée en six diocèses et Sicard Cellérier est nommé évêque d’Albi.
    L’assemblée, qui visait à constituer une véritable contre-Église, n’a pas suscité de réaction de la part du comte de Toulouse.


    La famine a pratiquement disparu. La population augmente, ainsi que la richesse.

    L’agriculture revitalisée reste la base de tout, mais les villes tendent de plus en plus à concentrer et à re­distri­buer des biens de consommation dans ses marchés.

    Partout, les cathédrales achèvent de s’élever, et l’Église séculière prend le pas. C’est le temps des évê­ques, mais aussi le temps où le savoir s’affirme comme une valeur universelle.


    Philippe Auguste entend faire tourner à son profit le système seigneurial. Il n’hésite pas à toucher ce qui apparaissait comme immuable : le droit féodal.
    En 1209, il fait établir qu’en cas de successions multiples à un fief, les ayants droit prêteront hommage non plus à l’un d’entre eux, mais au seigneur de qui dépend le fief. De plus en plus la féodalité s’organisait ainsi au service de la royauté.




    En juillet 1209 commença la répression armée contre les cathares.
    Dans la croisade albigeoise, la France entière s’at­taque au Languedoc.
    Une France incapable d’absorber la pression démo­graphique due à un droit de succession contraignant, qui donne à ses cadets l’opportunité d’un Midi ensoleillé et de se tailler un domaine avec la bénédiction de l’Église.
    Les terres des Trincavel (Limoux, Castres, Carcas­sonne), sont prises par Simon de Montfort sans que Raimond VI de Toulouse ne se manifeste politiquement ni militairement.
    Les hérétiques cathares (réels ou supposés), prétexte officiel de la croisade, sont recherchés, capturés et éli­minés par le feu.

    En 1215 Simon de Montfort (le prince Louis en simple croisé), s’empare de Toulouse et de Narbonne. Béziers est livrée à la troupe, presque tous ses habitants assassinés et la cité détruite.
    Le jeudi saint de 1229 Raimond VII de Toulouse, pieds nus, un cierge à la main, s’humilie publiquement sur le parvis de Notre-Dame de Paris.

    Le 12 avril avait été conclu un traité qui consacrait l’autorité royale des francs dans le Midi.
    Avignon est cédée à la papauté. À la maison de Saint-Gilles ne restera qu’un hommage-lige sur le comté de Toulouse, l’Agenais, le Rouergue, Cahors et la séné­chaussée de Carcassonne.
    Mais le compromis de Raimond de Toulouse de financer l’enseignement de vingt-quatre maîtres sera le noyau de la future Université de Toulouse.




    Voici en quelques traits – les plus brefs possibles – le contexte historique dans lequel furent peintes les images de l’église de Saint Pierre de Rouilhac.




Rédigé en mars 2005




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