Les fresques vandalisées...
par le curé !
Hélas, ce qui avait échappé à l’architecte, n’a pas été sauvé de l’intolérance : en 1 962 les fresques ont été presqu’entièrement décapées par le curé qui les considérait comme hérétiques (dossier des Bâtiments de France).
Toutefois il n’avait pas pu toucher au haut du chevet ni à la voute en berceau plein cintre du chœur. Ce sont les voisins qui ont demandé leur protection. Un premier classement IS a été fait toute de suite, et sous MHC le 9 juillet 1 980.
Ce qui restait des fresques, a été mis en valeur par des bénévoles réunis en une association de sauvegarde des églises romanes du Q
uercy Blanc. Grâce a cette intervention, un « spécialiste » a utilisé des produits pour fixer les peintures à la paroi, aux endroits où leur solidité paraissait médiocre.
Malheureusement il n’existe pas de dossier sur ces travaux d’entretien, et cela pose des problèmes.
Dans la peinture faite sur crépi de chaux humide, l’eau s’évapore et la chaux absorbe l’anhydride carbonique pour former du carbonate de chaux. Se forme ainsi sur la surface de la peinture une pellicule de carbonate de calcium cristallin qui lie les couleurs avec la base en les rendant insolubles.
Dans le cas de Saint Pierre de R
ouilhac, personne n’a étudié chimiquement s’il s’agit d’une base maigre magnésienne avec dolomites, capable de se dissoudre dans l’acide chlorhydrique, ou par contre d’une une base grasse. La distinction est de premier ordre pour savoir quel type de matériau chimique il faut pour protéger les fresques : au contraire de ce que pensent certains artisans de la restauration, la chaux ne s’endurcit pas par l’action du formol, et les autres techniques utilisées par des non-professionnels sont à long terme dangereuses et peuvent finir par endommager à jamais l’œuvre d’art.
Il reste la question de l’humidité de la voûte. Un trou a été percé dans celle-ci pour permettre à l’eau de couler (et on voit déjà la noircissure dans ses bordures). Si le problème n’est pas réparé, des efflorescences vont bientôt apparaître.
Donc, l’état des lieux 35 ans après la dernière mise en valeur, mène à recommander fortement de les faire examiner par un professionnel de la restauration.