Sommaire
Avertissement au lecteur
Introduction
Le Christ et les Écritures
La foi en Jésus-Christ
Le Christ selon les apôtres
- L’annonce du Christ
- Trahison et meurtre
. Introduction
. Le récit de Joseph
. Une parole prophétique
L’action des apôtres
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L’annonce de la trahison et du meurtre : le récit de Joseph
Le récit de Joseph se présente comme un drame en trois actes : la trahison, l’élévation au rang de gouverneur de l’Égypte, la rencontre avec les frères qui voulaient sa mort et l’avaient vendu comme esclave.
Cadet des enfants de Jacob, ses frères l’avaient pris en haine parce que son père l’aimait plus qu’eux. Il les agaçait aussi par ses rêves, qui montraient ses frères destinés à devenir ses sujets ; ainsi il rêva qu’il liait des gerbes avec ses frères, et que la sienne s’éleva au-dessus des autres, qui « l’entourèrent et se prosternèrent devant elle » (Gn 37:7-9). Plus pertinent et irritant pour ses frères fut le second rêve : « la lune, le soleil et les étoiles se prosternaient devant (lui) » (Gn 37:9). Les frères voyaient dans ces rêves une contestation du droit d’aînesse, instinct hérité de son père qui avait trompé le sien pour lui voler la bénédiction due à son frère.
Un jour son père l’envoya à Sichem, rencontrer ses frères qui paissaient leur troupeau. En le voyant, les frères s’exclamèrent : « Voici le faiseur de songes qui arrive… tuons-le et jetons-le dans une citerne » (Gn 37:19-20). Ils le dépouillèrent de sa tunique bariolée et s’assirent pour manger. L’aîné, ne voulant pas répandre le sang de son frère, proposa de le vendre à une caravane de marchands de parfum qui se rendait en Égypte. Ils le vendirent pour vingt sicles d’argent et tachèrent la tunique avec le sang d’un bouc pour faire croire à son père qu’il avait été dévoré par une bête féroce.
Deuxième acte, Joseph est vendu par les Ismaéliens à Potiphar, officier de Pharaon. Après différentes péripéties, il est appelé par le roi afin d’interpréter un songe dans lequel sept vaches, aussi laides que maigres, dévorent sept vaches grasses qui étaient venues brouter dans la prairie. Joseph interprète le songe par sept années de sécheresse et de famines intervenant après sept années de fertilité et d’abondance. Pharaon élève Joseph à la dignité de gouverneur de son royaume, le nommant responsable de l’économie de tout le pays. Il ôta l’anneau de son doigt pour le mettre à celui de Joseph et proclama : « Sans toi personne ne lèvera la main ni le pied dans tout le pays d’Égypte » (Gn 41:40-44).
Le troisième acte est centré sur la rencontre de Joseph avec ses frères et sur sa reconnaissance. Ce récit trouve, dans la littérature classique, sa correspondance dans le mythe de la reconnaissance chez Homère et les tragiques grecs. La famine devenant un fléau qui s’étend à tout le bassin méditerranéen, l’Égypte devient le pays sauveur et Jacob y envoie ses enfants pour acheter du blé.
Dès leur arrivée, Joseph les soumet à une longue épreuve visant à la catharsis de leur trahison : ils sont accusés d’être des espions. Leurs justifications donnent à Joseph l’occasion de connaître la situation de sa famille, de son père, ainsi que la naissance de Benjamin. Toujours sans se faire reconnaître, il renvoie ses frères, leurs sacs pleins de blé, mais à condition qu’ils reviennent avec Benjamin : sans lui ils ne pourront pas voir sa face. Revenant chez leur père, ils trouvent dans leurs sacs l’argent qu’ils avaient donné pour acheter le blé : crainte et désarroi !
Si longue était la disette qu’il leur fallut retourner en Égypte. Ils emmenèrent avec eux Benjamin et furent accueillis avec bienveillance, sans être accusés d’avoir volé l’argent. Joseph mangea avec eux, montrant une préférence pour Benjamin, mais toujours sans se faire reconnaître. Ils furent renvoyés, mais à mi-chemin ils furent arrêtés par les envoyés de Joseph et accusés d’avoir volé de l’argent et la coupe du prince. Ils nièrent et convinrent que celui dans les bagages duquel serait trouvée la coupe serait puni de mort. La coupe fut trouvée dans le sac de Benjamin. Les frères reconnurent leur culpabilité dans leur cœur car ils souffraient en Benjamin la mort du frère et la souffrance causée à leur père. L’épreuve prit fin quand Juda offrit de rester esclave auprès de Joseph à la place de Benjamin. Cet engagement était ce que Joseph attendait pour se faire reconnaître : « Je suis Joseph » (Gn 45:3).
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