ANALYSE RÉFÉRENTIELLE |
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Ennio FlorisRecherches critiques |
Les apparitions du ressuscité chez LucBéthanie : l’apparition aux Douze |
Présentation Lecture des textes - Introduction - L’événement - Les apparitions . Matthieu . Luc . Emmaüs . Béthanie . Jean - Les linges - Regard rétrospectif - Des évangiles aux Écritures Écritures et salut Entre vérité et mythe Le mythe des évangiles Le tombeau de Jésus |
Dans l’une et l’autre apparition, celle d’Emmaüs et celle aux Douze, Jésus semble jouer avec sa propre identité. En effet, dans la première, il est un homme sous un aspect différent ; dans la seconde, il conserve sa physionomie, mais il dissimule son corps et ressemble à un esprit. Est-il un homme ressuscité ou un fantôme surgi par un acte de prestidigitation ? Des théologiens répondraient, sans doute, que la résurrection de Jésus n’est pas la restitution de son corps antérieur, mais la vie de l’homme en sa création, qu’il avait perdue par le péché : un corps spirituel et immortel. Doit-on alors parler de résurrection ou de nouvelle création ? La question reste ouverte, afin de mesurer la force des moyens de persuasion auxquels Jésus recourt pour convaincre qu’il n’est pas un esprit, c’est-à-dire un fantôme, mais réellement un homme. Il montre aux disciples ses mains et ses pieds. Les avait-il si bien cachés qu’ils aient été dérobés à leurs regards ? La réponse pourrait se trouver dans le tombeau où Pierre et Jean n’ont pas découvert les signes de la résurrection, mais où il serait possible de comprendre comment Jésus s’y est pris pour en sortir, une fois réveillé du sommeil de la mort. Avant tout, il a dû ôter le suaire de son visage ; ensuite, se défaire du sindon dans lequel il était enveloppé ; enfin, se débarrasser des bandelettes. Par ailleurs, comment expliquer que « voir les mains et les pieds de Jésus » puisse apporter la preuve convaincante que Jésus n’était pas un fantôme, mais un homme de chair et d’os ? Pour en être certain, il eût fallu que les disciples touchent ses mains et ses pieds, et non qu’ils se contentent de jeter un regard furtif sur Jésus. C’est pourquoi cette présentation insolite de Jésus ne convainc pas les disciples, et Jésus doit recourir à une autre initiative : il leur demande de quoi manger. Ils lui présentent du poisson rôti qu’il mange devant eux. Alors, ils sont convaincus. Pour conclure, les récits ne relatent pas des « faits historiques », mais des « simulations imaginaires ». C’est la particularité de la narration catéchétique de rapporter des faits et des phénomènes relevant de schémas de croyance, porteurs de valeurs existentielles, et non de réalité historique. La signification du récit fluctue alors entre le « véridique » et l’« imaginaire ». Pour échapper à cette contradiction et lever l’ambiguïté, les auteurs laissent au lecteur du discours une marge d’interprétation permise par la métaphore, l’allégorie et le symbole. C’est le cas de ce récit, concernant le poisson. Au sens littéral, le récit évoque réellement du poisson rôti que Jésus mange pour démontrer qu’il est un homme, et non un esprit. Toutefois, un fantôme ne pourrait-il pas aussi laisser croire qu’il s’agit d’un repas authentique, en lui donnant une interprétation allégorique, conforme au récit et par une lecture « acrostiche » du mot ? En effet, chacune des lettres constitutives du mot grec « poisson » : ![]() « Jésus Christ fils de Dieu Sauveur » Ainsi, en offrant ce poisson à Jésus, les apôtres confessent que Jésus est le Christ, le fils de Dieu et Sauveur. En le mangeant, Jésus confirme cette « confession de foi » : symbolisme proche de celui de la cène. |
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t351240 : 17/10/2017