eux disciples de Jésus, dont Cléopas, sont en route vers Emmaüs, village situé à soixante stades de Jérusalem. Ils rencontrent un voyageur, et tous trois s’empressent de converser sur l’événement du jour : Jésus ! Mais le compagnon de route fait mine de l’ignorer. On s’entretient de la personne de Jésus et de son évangile, de sa mort sur la croix. Cléopas fait allusion à l’émoi qu’ils ont ressenti, car ils espéraient de lui l’accomplissement de la libération d’Israël, annoncée par les Écritures. Or ils voient maintenant tout espoir s’évanouir par sa mort.
Le nouveau venu, qui semble ignorer la personne de Jésus, affirme au contraire que sa mort manifeste qu’il est bien le Christ des Écritures, et qu’il a accompli la libération d’Israël. Aussi, Dieu l’a-t-il glorifié en le ressuscitant des morts. Et à ses deux compagnons de route, il adresse ce reproche « Ô hommes sans intelligence et dont le cœur est lent à croire tout ce qu’ont dit les prophètes ! » (Lc 24:25).
Il ne s’agit pas ici, réellement, de la narration d’un voyage des disciples de Jésus de Jérusalem à Emmaüs, mais de la traduction en parabole de la démarche de foi des disciples de Jésus : de la connaissance expérimentale qu’ils ont de lui à celle de la foi qu’il est le Christ des Écritures. Rappelons une fois encore que Jean reconnaît avoir écrit son évangile afin que quiconque croie que Jésus est le Christ (Jn 20:31) – ce qui est le propos de tous les autres évangélistes.
Il y a ici une « parabole » descriptive de cette démarche de la foi. Prêtons d’abord attention aux noms des personnages et des lieux : Jérusalem, Emmaüs, Cléopas, l’inconnu. Puis, attardons-nous sur la démarche des personnages, et donc sur la démarche de la foi qui mène de Jésus au Christ.