ANALYSE  RÉFÉRENTIELLE
ET  ARCHÉOLOGIQUE


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Ennio Floris



Recherches  critiques
sur  les  évangiles  de  la  résurrection







Les apparitions du ressuscité chez Jean


Les apparitions aux Douze et à Thomas :
approche littérale




Présentation

Lecture des textes
- Introduction
- L’événement
- Les apparitions
  . Matthieu
  . Luc
  . Jean
    . Maria
    . Thomas
      . Le récit
      . Approche littérale
      . Appr. dialectique
- Les linges
- Regard rétrospectif
- Des évangiles aux Écritures

Écritures et salut

Entre vérité et mythe

Le mythe des évangiles

Le tombeau de Jésus


Magnum Dictionarium latinum et gallicum, de P. Danet, MDCXCI ans une première lecture, attachons-nous au sens inhérent de chaque proposition au fil du récit : à son sens littéral. Le récit a tous les caractères d’une apparition de Jé­sus, avec les qualités requises d’un événe­ment qui ne relève pas de la fiction. Jésus se présente à Thomas, mains tendues et penché vers lui pour que, de son doigt, il s’assure de la marque des clous et de la réalité de la blessure à son côté. Et Thomas s’exécute.

   La cohérence du récit s’accorde aussi bien avec la suspicion de Thomas qu’avec les paroles de Jésus : « Tu as cru parce que tu m’as vu ». Il est probable que le doute de Thomas sur la réalité de l’apparition de Jésus avait heurté la sensibilité et la conscience morale de ses condisciples ; il avait également provoqué en Jésus un élan de compréhension, voire de tendresse.
   Au-delà du doute de Thomas dans la parole de ses condisciples, Jésus, en l’exhortant : « ne sois pas incré­dule », lui offre la possibilité de croire, sans renier ses exigences critiques. Peut-être Jésus n’avait-il pas oublié que, quand il était recherché pour être lapidé et sous le coup d’un mandat d’arrêt, il s’était rendu à Béthanie à l’occasion de la maladie et de la mort de Lazare, le frère de Maria. Alors, Thomas, craignant qu’en se rendant si près de Jérusalem Jésus soit arrêté, avait tenté de l’en dissuader ; et comme Jésus persistait dans sa décision, il l’avait accompagné, exhortant les disciples à le suivre « pour mourir avec lui » (Jn 11: 8-16) !
   Il est naturel que Jésus ait cherché à lever le doute de son ami. La logique de l’interprétation du récit est évi­dente. Pour croire, Thomas exigeait de s’assurer de l’aspect corporel de Jésus ; Jésus lui en offre l’opportu­nité. Alors, Thomas acquiesce à la foi au ressuscité, conformément aux paroles de Jésus : « Tu as cru parce que tu m’as vu ».

   Or, en dépit de sa cohérence, cette interprétation re­cèle une affirmation contradictoire. En effet, le texte ne dit pas que Thomas a accompli les gestes souhaités. Certes, ce ne serait pas nécessaire, si la confirmation était présumée par le sens du récit, mais en l’occurrence ce n’est pas le cas, et le récit laisse même entendre le contraire, puisqu’il n’accorde pas à Thomas le délai né­cessaire pour obtenir la preuve. En effet, Thomas atteste de sa foi dès que Jésus lui dit « ne sois pas incrédule, mais crois ».
   Thomas croit donc, non à la vue de la marque des clous et de la blessure au côté, mais aussitôt après la parole de Jésus. La foi « spontanée » de Thomas est suffisante en elle-même ! À supposer que Thomas se soit précipité sur Jésus pour le toucher, aurait-il trouvé les signes recherchés ? Certainement pas, si Jésus s’était présenté sous l’aspect de l’homme ressuscité. En effet, le doigt de Thomas n’aurait rencontré aucune résistance sur les mains de Jésus. Passant au travers des portes fermées, Jésus présentait un corps « diaphane » et « perméable ». Sinon, il faudrait induire que le « corps ressuscité » de Jésus conservait ses blessures et les marques de son sang !

   Autre supposition : et si les mains de Jésus avaient résisté à la pression du doigt de Thomas afin que, par cette preuve, il trouve la foi ? Jésus aurait dû reproduire sur lui les traces de sa souffrance et de sa mort afin de servir de « signes-témoins » ! Mais trêve d’affabula­tions ! La résurrection de Jésus serait-elle un acte de prestidigitation ? Cette interprétation n’a aucun sens et doit être abandonnée !




Écrit en 2006




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t351256 : 18/10/2017