Sommaire
Le texte d’Exode 17:8-16
Introduction
Analyse référentielle
- Le lieu de la bataille
- La voie du nord
- Pharaon laisse sortir
- Yahvé parle à Moïse
- Pharaon poursuit Israël
Le témoignage égyptien
L’hymne de Moïse
Entre mythe et histoire
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La bataille n’a pas eu lieu dans le désert de Rephidim, mais au Néguev
En reprenant la lecture du texte dans la traduction de Jérusalem, on en vient à se demander qui sont ces Amalécites qui ont attaqué les fils d’Israël sur le chemin du Sinaï. Les Amalécites étaient de la génération d’Amaleq, fils d’Éliphaz, fils d’Ésaü (Gn 36:9-12). Cette génération constituait un peuple, qui habitait au Néguev, au nord de la péninsule du Sinaï, séparé de l’Égypte par le « torrent d’Égypte ». Peuple ancien, donc, cousin des « fils d’Israël », très important pour sa position entre l’Égypte et Canaan, au point que Balaam, dans sa prophétie, l’appelle « prémisses des nations ».
Qui sont donc ces Amalécites qui ont attaqué Israël dans sa marche dans le désert ? Des pillards qui, ayant su qu’un peuple traversait le désert, cherchaient un riche butin d’or, d’argent et de moutons ? Sans doute pas, car le texte biblique ne parle pas d’Amalécites, mais d’Ameleq, employant le nom de l’ancêtre comme patronyme. Il n’entend donc pas parler de personnes ou d’un groupe d’hommes, mais du peuple amalécite habitant dans son territoire du Néguev.
Le peuple serait donc sorti de son pays avec son armée pour attaquer les fils d’Israël qui marchaient quelque part dans la péninsule, mais pourquoi ? Avaient-ils peur d’être envahis ? Mais à ce moment les Israélites étaient en fuite, à l’opposé de leur territoire, dans le sud de la péninsule et non dans le nord. S’ils avaient des craintes, il aurait été préférable de préparer leur défense : auraient-ils risqué laisser leur pays sans armée, le mettant à la merci d’une invasion, pour prévenir une attaque improbable et lointaine ? S’ils sont, comme le dit le texte, sortis pour combattre les fils d’Israël c’est que ceux-ci n’étaient pas loin, mais au contraire tout proches, peut-être même déjà dans leur territoire.
Cette agression suppose donc qu’Israël a d’abord tenté de se rendre directement en Palestine, en prenant la route du nord, ce qui les a conduits à traverser le « torrent » qui sépare l’Égypte du Néguev, se trouvant ainsi sur le territoire des Amalécites. Dès lors, ceux-ci sont sortis pour arrêter leur marche et les refouler en Égypte ou les anéantir.
Cette hypothèse est séduisante, mais doit être considérée comme un postulat car, pour que le récit ait une possibilité historique, il faut que cette attaque n’ait pas été portée contre les Israélites en marche dans le désert, mais traversant la terre des Amalécites. Les textes permettent-ils de poser cette hypothèse ?
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