ANALYSE RÉFÉRENTIELLE |
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Pierre CurieLe Logos dans le mondeExtraits d'un mémoire présenté à la faculté de théologie de Strasbourg, |
En guise de conclusion |
Introduction Le Logos et le commencement La dynamique du Logos Le Logos comme médiation Le Logos, créateur de vie-lumière Le Logos était dans le monde Le Logos est devenu chair Le Logos et Dieu En guise de conclusion Ouvrages cités |
Notre hypothèse pourrait définir trois lieux d’actualisation de la lecture du « paradoxe johannique » : la découverte du sens, la valorisation de l’histoire et la relation constitutive de l’humain. En référence à la distinction du sociologue Max Weber à propos de la morale de conviction et de la morale de responsabilité, Paul Ricœur a écrit : « La vie morale repose sur une dialectique de l’absolu souhaitable et de l’optimum réalisable. On ne peut échapper à cette tension. » (« Sens et fonction d’une communauté ecclésiale », in Cahiers du Centre protestant du Nord). Sans doute, trouverons-nous là une première actualisation de notre hypothèse. Dans cette découverte du « sens », la Bible est un langage qu’il ne faut pas « littéraliser », mais traduire et réinterpréter. Il faut réinventer dans notre temps et nos cultures ce « mouvement » du « logos » johannique. L’« esprit » (le « paraclet » johannique) n’est pas seulement la présence combattante de l’humain contre l’inhumain, mais aussi celui qui offre une capacité sans limites d’éducation à la liberté, qui réinterprète sans cesse les situations de l’époque et les reconvertit. Il est l’« herméneute » qui suscite en permanence des perspectives inédites et qui s’oppose à toutes les aliénations. Et « Dieu » ? Citons encore Paul Ricœur : « Pouvons-nous encore prononcer le mot de Dieu ? Nous ne pouvons plus construire des théologies spéculatives, systématiques, où l’on parlerait de Dieu comme d’une cause première, d’un penseur suprême, d’un être absolu séparé de tous les autres êtres, mais nous avons à penser ce que peut signifier dans l’écriture, le Dieu de Jésus-Christ. » (article cité). 2- La valorisation de l’histoire Le paradoxe johannique, dans le « devenir – chair » du Logos redonne tout son poids à l’histoire humaine. Le « religieux » a toujours tendance à créer une coupure dans le monde et à évacuer l’espérance dans un après-histoire. Mais le Logos surgit dans le monde où le permanent et l’historique cohabitent. Le monde est le lieu de la souveraineté de l’amour. L’espérance est insérée dans le devenir et dans l’histoire humaine, définitivement. 3- La relation comme réalité constitutive de l’humain C’est sans doute la notion qui est apparue le plus clairement. Le Logos (la parole), Dieu et l’homme n’ont d’existence possible que dans et par la « relation » qui se fonde dans un mouvement de vie, un devenir et un passage, dans le surgissement et la multiplication de la vie à travers une mort, à l’image du grain semé en terre. La « transcendance » est dans la relation elle-même, dans le « devenir-autre », comme le « logos devient chair ». L’hypothèse du paradoxe johannique suggère une autre relation particulière dans l’histoire : celle qui émerge dans ce qu’on peut appeler « la communauté des frères ». On a fait remarquer que le Quatrième Évangile ne parle pas de l’Église ; que sa perspective n’est pas « ecclésiastique », mais « universaliste ». La « communauté » (la koïnonia) exprime cette relation dynamique de l’amour dans le monde, jamais figée, mais toujours ouverte, « portant témoignage d’un sens sous forme d’espérance pour tous les hommes » (P. Ricœur). |
le 13 mars 1969 |
tc198000 30/08/2018