L’homme à la main sèche :
Le problème du travail le jour du sabbat
Il convient de donner un éclaircissement sur ce problème. On peut partir du mot sabbat. Celui-ci vient de «
shavat », (cesser), indiquant la cessation du travail par
Dieu le septième jour : «
Dieu mit fin le septième jour à l’œuvre faite par lui et il se reposa le septième jour de toute l’œuvre qu’il avait faite... Dieu bénit le septième jour et le proclama saint » (
Gn 2:2-3).
Il était évident que l’homme ne pouvait sanctifier ce jour qu’en renonçant à toute activité pour rester présent à
Dieu. Les
juifs avaient répertorié trente-neuf travaux que tout homme devait abandonner afin de s’unir à
Dieu dans son repos : un mouvement spirituel qui détachait l’homme de ses œuvres pour qu’il s’unisse à
Lui dans sa personnalité divine. Et on s’abstenait de toute œuvre, fut-ce celle des soins à donner aux malades.
Mais la vie est imprévisible, car tout en recherchant
Dieu, il arrive que nous trouvions à côté de nous des hommes qui ont besoin de nous parler. Pourrions-nous les ignorer pour demeurer dans notre solitude ? C’est une des questions que
Jésus posait aux
juifs dans leurs rencontres, aussi bien privées que publiques… et ils étaient toujours en opposition !
On comprend dès lors que
Jésus, en soulageant et en guérissant les malades le jour du sabbat, ne pouvait que susciter du scandale puisqu’il violait la loi du repos sabbatique. On pouvait en effet trouver dans ses guérisons un travail subtil, bref, souvent avec des mouvements aux touchers rapides, ou de légères poussées, ou aussi des jets de salive.
Pour les
Juifs, ces actes étaient des violations flagrantes du sabbat, puisque ces actions s’opéraient par une mise en action de la main ; actions d’un guérisseur, certes, mais qui étaient cependant productives, et donc de travail. L’opposition des responsables du judaïsme et des
pharisiens était dès lors justifiée. Pour eux cette action était défendue, même si la guérison avait été obtenue par la parole sans aucun acte thérapeutique, car le sabbat obligeait au repos d’une façon absolue, tel qu’était le repos de
Dieu.
Dieu n’a rompu son repos du septième jour pour aucune raison !
Jésus avait sans doute subi et compris leur opposition pendant sa première campagne en
Galilée, mais il ne renonçait pas à son action, convaincu qu’on interprétait le repos de
Dieu d’une façon, mesquine et matérielle, sans l’atteindre dans sa valeur spirituelle et sanctificatrice.