ANALYSE RÉFÉRENTIELLE |
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Ennio FlorisDe Jésus-Christ à JésusÉtude référentielle et archéologique des évangiles |
La personne de Jésus : |
Avertissement Sommaire Introduction Les Écritures et le salut Jésus, de sa naissance à sa résurrection La personne de Jésus - Conception et naissance - Prophète de la paternité de Dieu - Le sacrifice de la mort - Une parole sur la croix - La vie de Jésus - La mise au tombeau . Les récits . Le témoignage de Paul . Analyse sémantique . Analyse référentielle - Tombeau vide et résurrection . . . . . . . . - o 0 o - . . . . . . . . |
Poursuivons par l’étude des textes sur la mise de Jésus au tombeau pour en fixer concrètement le sens et les possibilités d’interprétation. Jésus meurt sur la croix, condamné par les Romains. Or un juif, du nom de Joseph d’Arimathée, qui était en même temps conseiller du sanhédrin et disciple en secret de Jésus, se rend chez Pilate pour lui demander son corps. Le procurateur le satisfait. Joseph va donc sur le lieu de la crucifixion, dépose le corps de la croix et va le mettre dans un tombeau. Les synoptiques retiennent que celui-ci avait été creusé dans le rocher pour Joseph lui-même. Jésus mis dans le tombeau, Joseph disparaît, au sens qu’on ne le trouvera plus dans les évangiles (Mt 27:57-60 ; Mc 15:42-47 ; Lc 23:50-55 ; Jn 19:38-42). Le lecteur comprendra l’importance de ce récit, car son action marque le point de jonction de la mort de Jésus avec sa résurrection. Et il pourrait bien être aussi la clé de ce problème. J’entends poursuivre mon étude selon le schéma suivant : d’abord, j’exposerai un des quatre textes, celui de Marc, en précisant les différences qui le séparent des autres. Suivra un survol critique des textes, afin que le lecteur prenne connaissance des problèmes qu’ils posent. Enfin, une étude sur la conception que Paul avait de l’ensevelissement de Jésus, texte qui apparaît comme balançant entre un enterrement donné à Jésus par les juifs du sanhédrin et une mise au tombeau par les disciples. Cette affirmation trouvera une résistance de la part des auteurs des évangiles, qui s’écartent de lui par le souci de trouver un signe de la résurrection, alors que Paul n’en a pas besoin, la résurrection s’imposant à sa foi par elle-même. Cette tension entre les auteurs des évangiles et Paul se révélera éclairante à l’issue des analyses, car les évangélistes ne parlent pas de Jésus essentiellement à partir d’informations acquises sur lui, mais surtout à partir de signes qui le manifesteraient comme étant le Christ des Écritures, le fils de Dieu qui s’incarne en lui. Puisque je suis, moi aussi, un de leurs lecteurs, j’ai décidé de leur répondre, sans renier cependant cette liberté de pensée qui est propre à tout homme. Selon cette conscience, on ne peut croire que Jésus est le Christ que si les signes qui le confirment sont vraiment des signes et non des équivoques. Or les faits invoqués par les évangiles comme preuves de la résurrection ne présentent pas des signes de celle-ci, mais des phénomènes qui éventuellement peuvent arriver à un cadavre, tels que le vol ou le déménagement du corps, la présence dans le tombeau des « bandelettes », alors que, selon les synoptiques, le corps de Jésus aurait été directement enveloppé, nu donc, dans un linceul (sindon) ne dissipe pas notre perplexité : les anges auraient-ils alors apporté ces bandelettes dans le tombeau, pour prouver sa résurrection ? Du reste le Jésus qui, dans les évangiles, étale des signes pour montrer qu’il est le Christ n’est pas Jésus, mais un homme sublimé en Christ ! On ne pourrait donc croire, sinon en abandonnant la raison et en suivant l’imagination. Je ferai d’abord sur les textes une analyse sémantique, en recherchant les raisons qui permettent aux auteurs d’écrire un texte logiquement concevable et crédible, alors qu’ils laissent en contradiction le contexte. J’ai trouvé des raisons pour la demande et l’obtention du corps de Jésus par Joseph d’Arimathée. J’ai trouvé aussi des motivations et des conditions pour une mise de Jésus dans un tombeau qui semble apparaître dans le récit comme un champignon dans la campagne. Mais cet enterrement offrira aux femmes, allées à ce sépulcre pour l’onction de Jésus, le signe de la résurrection. Il demeure cependant qu’au cours de cette analyse, comme je viens de le dire, des situations contextuelles paraissent en opposition à la narration, demeurent en suspens ou refoulées. Une deuxième analyse suivra la précédente, à partir du contexte ; elle sera donc référentielle. On retrouvera les mêmes questions que dans les chapitres précédents : la demande du corps de Jésus à Pilate, sa mise au tombeau, la visite des femmes à celui-ci pour l’onction. Mais les solutions seront tout à fait opposées. La démarche de Joseph d’Arimathée chez Pilate pour obtenir le corps de Jésus n’a pas eu lieu, puisque ce corps devait être remis par les Romains au sanhédrin, Jésus demeurant de droit sous son pouvoir. La mise de Jésus dans un tombeau ne coïncide pas avec son enterrement, mais avec une mise en dépôt du cadavre en vue de son enterrement comme homme maudit, dans le cadre de la loi des « pendus au bois ». Son corps a donc été déposé dans ce tombeau non pas par les disciples, mais par des gens du sanhédrin. Il s’ensuit que, le matin après le sabbat, les femmes venues à ce tombeau pour oindre le corps de Jésus ne le trouvent plus. Évidemment, parce qu’il n’y avait pas été enterré ! Dès lors, la nécessité pour moi de dévoiler qui est en vérité Joseph d’Arimathée : il n’est qu’un personnage littéraire, façonné à partir de la demande à ses frères de Joseph le patriarche, qu’à sa mort ils le mettent dans un tombeau en la terre de Canaan. Mon étude ne peut aboutir qu’à une conclusion apparemment décevante : rien ne s’est accompli, si on se livre à une recherche rationnelle, de tout ce que les évangiles annoncent aux lecteurs. Le lecteur qui était bien disposé à suivre l’appel à la foi lancé par Jean, demeure déçu. Au lieu d’être satisfait par les réponses reçues, il se trouve assailli par des questions qui le troublent et l’angoissent. Pourquoi ont-ils écrit ? Pour tromper le lecteur ? Ou parce qu’ils avaient été trompés en croyant ? Mais y a-t-il un chemin qui conduise à la foi sans se tromper et tromper ? |
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![]() ![]() ![]() ![]() ![]() tf136000 : 03/10/2018 |