Qui est ma mère ?
La tentative d’enlèvement du prophète
Les siens avaient donc attendu son retour mais, en constatant
qu’il ne revenait pas, ils décidèrent de
le ramener à la maison, de gré ou de force. Ils surent qu’il était à
Capharnaüm. Leur voyage peut donc être considéré comme une tentative d’enlèvement, qui mérite une réflexion approfondie. Je prendrai comme texte d’analyse la formulation du récit exposée ci-dessus : «
Il (Jésus)
vient à la maison et de nouveau la foule se rassemble, au point qu’il ne pouvait pas même manger de pain. Et les siens, l’ayant appris, partirent pour se saisir de lui car, disaient-ils, " Il a perdu le sens "» (
Mc 3:20-21).
Les membres de la famille de
Jésus surent donc qu’il était à
Capharnaüm et qu’il exerçait une mission de
prophète. Ce fut alors qu’ils comprirent en quoi consistait la folie qui l’empêchait de retourner à la maison :
il agissait en
prophète. Par les mêmes informations, ils découvrirent
qu’il présentait sa condition de bâtard comme signe de son prophétisme. C’est cette découverte qui leur confirmait
qu’il était vraiment «
hors de lui-même » et qu’on devait absolument
le retirer de cette situation pour sauver sa vie : les responsables du Judaïsme ne
lui auraient pas permis d’être fou à ce point !
Mais que comprirent-ils exactement ?
Qu’il croyait être un
prophète, envoyé par
Dieu pour accomplir le message
qu’il avait donné à
Osée.
Dieu s’était uni avec le
peuple juif dans le cadre d’un mariage. Or sa femme –
le peuple juif – s’était prostituée, s’unissant avec d’autres hommes. Ainsi, tous les fils du
peuple juif étaient des bâtards.
Dieu renvoya sa femme prostituée pour appeler ses enfants à quitter leur mère et à vivre désormais avec
lui. Les
Juifs sont donc des bâtards, et doivent vivre comme tels, unis avec leur père, sans mère.
Comme tout
prophète,
Jésus annonçait ce message en se présentant comme bâtard, comme image concrète prophétique de son message. On devait donc le ramener pour le sauver !
À
Capharnaüm, les membres de la famille de
Jésus s’aperçurent que, en même temps qu’eux, des
scribes étaient venus de
Jérusalem. Peut-être que
ceux-ci n’étaient pas encore arrivés à comprendre le message de
Jésus ;
ils étaient pour le moment frappés que
Jésus n’accueille pas que des malades, mais aussi des possédés, et étaient convaincus
qu’il chassait les
démons sous l’autorité de
Béelzéboub, prince des
démons.
Arrivée à sa maison, la famille constata qu’elle ne pouvait pas y entrer, car elle était pleine de monde. Ils durent prier les gens de faire courir de bouche en bouche la nouvelle que
sa mère et
ses frères l’attendaient dehors.