Sommaire
Avant-propos
Le problème et ses antinomies
- Le baptême d’eau
- Le baptême en Esprit
- Le baptême au nom de Jésus
- Les antinomies
- Solution catholique
- Solution réformée
- Critique des solutions
Solution selon la théologie de la foi
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Le baptême au nom de Jésus
Jusqu’à présent nous avons considéré la Pentecôte comme baptême en Esprit pour la rémission des péchés. Or la descente de l’Esprit va plus loin que la rémission des péchés, et confère aux apôtres une plénitude de grâces.
Ce qui caractérise la Pentecôte par rapport aux autres événements où l’Esprit se manifeste est le fait que, par elle, on ne confère pas un charisme spécial mais le principe même de tout charisme, l’Esprit lui-même que Jésus a reçu du Père dans sa gloire (Ac 2:33). Il faut donc conclure que les disciples reçoivent, conjointement à la rémission des péchés, le pouvoir du pardon des péchés. La Pentecôte ouvre de nouveau le problème de la rémission des péchés car elle est l’occasion d’un troisième baptême.
L’attribution d’un pouvoir de baptiser pour la rémission des péchés avait d’ailleurs été annoncée par le Christ lui-même dans l’évangile. Il y a cependant une différence entre les quatre passages traitant de ce pouvoir, puisque Matthieu et Marc parlent d’une prédication qui se prolonge dans le baptême ( Mt 28:18-19 ; Mc 16:15-16), tandis que Luc parle seulement d’une prédication autour du pardon des péchés ( Lc 24:47), et que Jean avance une rémission des péchés sans baptême ni prédication ( Jn 20:21-23).
Quand Pierre, après la Pentecôte, invite ses auditeurs à être baptisés « au nom de Jésus pour la rémission des péchés » (Ac 2:38), il ne fait qu’exécuter un commandement du seigneur, et expliquer l’exercice d’un pouvoir qui lui a été donné en même temps qu’aux autres. Le troisième baptême s’impose avec la même nécessité que les autres.
Celui-ci se présente comme la continuation et le perfectionnement du baptême de Jean-Baptiste. L’immersion qui précédait la rémission des péchés conférée au nom de Jésus conservait le sens primitif qu’elle avait eu dans le baptême de Jean. Le point où le nouveau baptême se détache de celui de Jean est le nom du seigneur : son efficacité est par le nom de Jésus, ce même nom par lequel les apôtres faisaient des prodiges (Mt 7:22 ; Ac 3:6).
De même qu’il est détaché de celui de Jean, le baptême donné par les apôtres se distingue de celui de l’Esprit. Pierre ne dit pas « soyez baptisés pour recevoir le Saint Esprit », mais : « et vous recevrez le don du Saint Esprit » (Ac 2:38), c’est-à-dire « vous recevrez le Saint Esprit comme don ». Le baptême de l’Esprit est un baptême donné par Dieu, tandis que l’autre est conféré par l’Église. Celui-ci peut d’ailleurs être nommé « le baptême de l’Église », et doit être conçu et défini comme un pouvoir de rémission des péchés conféré aux disciples de Christ par le même Esprit que le Christ avait reçu du Père dans la gloire, en conséquence de sa mort sur la croix.
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