ANALYSE  RÉFÉRENTIELLE
ET  ARCHÉOLOGIQUE


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Ennio Floris


Esquisse d’une théologie
de la rémission des péchés





Le problème et ses antinomies


Sommaire

Avant-propos

Le problème et ses antinomies
- Le baptême d’eau
- Le baptême en Esprit
- Le baptême au nom de
  Jésus
- Les antinomies
- Solution catholique
- Solution réformée
- Critique des solutions

Solution selon la théologie de la foi




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La solution selon les principes de la Réforme


   Les Réformateurs, convaincus que l’Église catholique romaine en était arrivée à affirmer une telle médiation qu’elle se substituait pratiquement au Christ et détruisait la valeur individuelle de la foi, ont inauguré une théologie ayant pour but l’absolue et souveraine initiative du Christ quant à la rémission des péchés.

   Aucune opposition d’une importance particulière n’a été faite à l’égard de la personne du Christ, de l’efficacité de sa mort, ni de la participation à la rédemption par l’Esprit. Sur ces problèmes les théologies de Luther et de Calvin sont restées substantiellement d’accord avec la théologie catholique.

   L’opposition radicale porte sur le rapport entre l’Esprit de Dieu et l’activité de l’Église. Le fait de reconnaître le Christ comme unique auteur du salut et unique médiateur entre Dieu et les hommes signifie exclure de l’obtention de la rémission des péchés n’importe quelle action hormis celle de l’Esprit lui-même.
   Le rapport entre le Christ et le croyant doit ainsi être immédiat, pour que le Christ accorde son pardon sans qu’il soit besoin d’un instrument sacramentaire, et le croyant participe à la rédemption uniquement par sa foi. On a donc la justification par « la foi seule ».
   L’expression « sola fide » avait pour but de dénier toute valeur de justification aux bonnes œuvres, excluant en outre toute action sacramentaire de l’Église conçue comme œuvre produisant la grâce.
   Christ n’aurait transmis aux apôtres aucun pouvoir de rémission des péchés. L’exégèse protestante fait pivoter l’interprétation de tous les textes évangéliques concernant la rémission des péchés autour du texte de Luc (Lc 24:17) dans lequel on ne parle pas d’un pouvoir de remettre les péchés, mais de prêcher cette rémission. Le pouvoir conféré par Christ à l’Église est celui de la prédication, celle-ci est l’unique instrument par lequel le Christ participe aux fidèles et les fidèles au Christ.

   Les Réformateurs n’ont pourtant pas nié totalement l’existence des sacrements, lesquels, privés de toute efficacité productrice pour la rémission des péchés, restent comme signe de cette réalité spirituelle qui s’opère dans l’homme par le moyen de la foi. Par conséquence logique, ils nient toute valeur et tout fondement à la confession, tandis que seul reste le baptême qui est exprimé par l’eau et par le rite de l’engagement de Dieu envers l’homme et de l’homme envers Dieu dans la rencontre actuelle entre la foi et la parole.
   La justification par la foi est expliquée par les Réformateurs comme « imputation » de la justice du Christ au croyant. De l’imputation doit être éloigné tout procédé de causalité tendant à considérer le sacrement comme productif d’une grâce. L’homme ne reçoit aucune entité formelle, l’homme n’est ni transformé ni divinisé par sa justification, mais il reste toujours pécheur. Le seul juste est le Christ, tandis que nous sommes seulement justifiés, c’est-à-dire participant de sa justice comme d’une valeur imputée et non pas inhérente à notre nature.

   La théologie protestante se trouve en danger de tomber dans l’erreur opposée à celle de l’Église catholique. Tandis que celle-ci, pour rendre l’existence de l’Église nécessaire, doit s’efforcer de laisser intacte l’initiative divine, la théologie protestante, ayant pour but l’autonomie divine, a du mal à assumer l’existence de l’Église. Toutefois, elle affirme cette nécessité par la prédication, laquelle, bien que n’étant pas étrangère au processus de justification puisque la foi dérive de la Parole, ne constitue aucune médiation à l’action de l’Esprit.




c 1958




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t251600 : 15/03/2020