ANALYSE  RÉFÉRENTIELLE
ET  ARCHÉOLOGIQUE


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Ennio Floris



La  création  d’Adam



Genèse 2: 7




Le contexte



Magnum Dictionarium latinum et gallicum, de P. Danet, MDCXCI





Sommaire
Le contexte

Exégèse
Et une vapeur s’éleva
Yahvé-Élohim forma
Il souffla sur les narines


Le genre littéraire

Genèse du récit

Le récit yahviste
De la conscience de soi au
  récit
Du récit mythique à l’histoire  


Le texte élohiste

Les deux Adam


oici les origines des cieux et de la terre, quand ils furent créés ; » (Gn2:4). Ainsi débute le second récit de la création de l’homme. Le nom de Dieu n’est pas, comme au premier chapitre, Élohim mais Yahvé-Élohim, signe que les deux courants élohiste et yahviste ont voulu unir leur vision respective de Dieu et de la création en un seul récit. Cependant cette union ne parvient pas à cacher une véritable rupture entre ces deux courants, dans la création du monde comme dans celle de l’homme. Soulignons-en l’ampleur.


Dans le texte élohiste du premier chapitre, l’hom­me est créé au sixième jour, quand les cieux et la terre sont terminés : les cieux avec le soleil, la lune et les étoiles, la terre verdoyante et pleine d’ani­maux, enfin la mer riche de poissons comme le ciel l’était d’oiseaux. Ici, par contre, l’homme est créé alors que la terre n’est pas encore féconde, car « aucun arbuste des champs n’était encore sur la terre, et aucune herbe des champs ne germait encore », car Yahvé-Élohim n’avait pas fait pleu­voir sur la terre et « il n’y avait pas d’homme pour cultiver le sol. »

   Dans les détails, la différence est aussi profonde en ce qui concerne la création d’Adam. Par ce nom, le texte élohiste se réfère non au premier individu humain, mais à l’homme dans son être créé par Dieu « à son image et à sa ressemblan­ce ».

   Selon le récit yahviste, au contraire, Adam est un individu : le premier homme, à la fois père de tous les hommes et, par généalogie légitime, celui du peuple juif. Son premier geste dans l’histoire est de cultiver la terre, son dernier de conduire tous les peuples de la terre à reconnaître en Dieu leur souverain. L’affirmation du texte : « il n’y avait pas d’homme pour cultiver la terre », implique que l’existence de l’homme est nécessaire pour la terre, comme celle de la terre pour l’homme. La terre demande l’homme à Dieu et Dieu le lui donne, dès qu’elle est prête à lui en fournir la matière.

   Convaincus par les données d’une philologie existentielle que le mot « homme » (Adam) trouve son origine dans le mot « sol » (adamah), les rédacteurs décrivent la création de l’homme comme le modelage d’une poterie : Dieu fait l’homme en le façonnant à partir de la poussière du sol, aussitôt que la terre est créée. Dieu fait donc œuvre de potier à l’échelle du cosmos.




Le 18 avril 2000




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t421000 : 29/10/2017