ANALYSE  RÉFÉRENTIELLE
ET  ARCHÉOLOGIQUE


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Ennio Floris



La  création  d’Adam



Genèse 2: 7




Le sens du récit yahviste




1– De la conscience de soi au récit



La logique ou l'art de penser, de Nicolle et Arnauld, 1664 





Sommaire
Le contexte

Exégèse
Et une vapeur s'éleva
Yahvé-Élohim forma
Il souffla sur les narines


Le genre littéraire

Genèse du récit

Le récit yahviste
De la conscience de soi au
  récit

Du récit mythique à l'histoire  


Le texte élohiste

Les deux Adam


dam est créé alors que la terre était encore un dé­sert, sans eau, au sol recouvert de poussière. Les narrateurs racontent que Dieu a tiré Adam de la poussière du sol, se souvenant que Dieu a formé leur peuple du sable du désert. Il a durci leur cœur sous la faim et la soif, la solitude et l’angoisse, mais leur a donné vie par le souffle de son esprit. Il a soufflé sur le désert, et le sable est devenu moins brûlant ; il a soufflé dans les airs, pour diriger le vol des cailles et des sauterelles pour qu’il reçoive sa nourriture ; il a soufflé dans le ciel pour leur en­voyer la manne, enfin sur les rochers, pour que d’eux jaillissent des sources. Les rédacteurs racon­tent enfin que Dieu a soufflé son haleine sur la statue « faite de la poussière du sol », afin qu’elle devienne une âme vivante, Adam.

   Mais dans la suite du récit, on découvre qu’Adam a été mis dans un jardin, d’où il a été chassé à cause de son péché. Pourquoi dans un jardin, et non sur la terre destinée à se couvrir d’herbes et d’arbres, et à être peuplée d’animaux, comme des oiseaux dans le ciel et des poissons dans la mer ? Parce que le peuple juif ne vit pas sur une terre qui lui appartienne par droit de naissance, mais dans une terre promise, comme un jardin, où coulent le lait et le miel. Adam pèche à l’instigation du serpent, en mangeant le fruit de l’arbre de la connaissance du bien et du mal, afin de devenir l’égal de Dieu. Ce péché d’Adam reflète celui du peuple qui, depuis le veau d’or, a toujours cherché à suivre des dieux étrangers.


Le serpent est la représentation mythique des puis­sances du monde qui soumettent les peuples à leur pouvoir, les aliénant de la souveraineté de Dieu. Pour son péché, Adam est condamné à vivre une vie soumise à la mort, sur une terre ingrate, hors de la félicité du paradis désormais perdu.

   À cause de son infidélité, le peuple ne parviendra jamais à vivre dans la terre que Dieu lui a donnée, mais il en sera chassé. Déporté par les grandes puissances, il sera contraint à vivre comme esclave dans une terre étrangère. Cependant, même vivant dans la souffrance et destiné à la mort en expiation de son péché, le peuple demeure l’élu de Dieu et le gardien de sa parole, qu’il conserve en lui-même comme dans un vase sacré, au service de Dieu dans le combat contre les puissances afin d’ins­taurer sa souveraineté sur la terre.

   En effet, le serpent qui a tenté Adam au com­mencement est le représentant dans l’histoire des grandes puissances. Après le péché d’Adam, Dieu réitère la malédiction qui condamnait le serpent « à marcher sur son ventre et à manger " la poussière " tous les jours de sa vie » envers les grands empires du monde, des Pharaons de l’Égypte aux Satrapes assyriens et babyloniens, des rois grecs, successeurs d’Alexandre, aux empereurs romains. Tous, ils seront humiliés, assujettis au règne de Dieu, tandis que le peuple juif, au-delà de son hu­miliation et de sa mort, sera élevé à la dignité qu’il avait acquise à sa création.


La malédiction que Dieu avait jetée à Adam « Tu es poussière et tu retourneras dans la poussière » retombera sur les puissances du monde, qui mar­cheront sur leur ventre et mangeront la poussière de la mort.




Le 18 avril 2000




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t425100 : 13/01/2017