ANALYSE  RÉFÉRENTIELLE
ET  ARCHÉOLOGIQUE


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Ennio Floris



La  création  d’Adam



Genèse 2: 7




Exégèse




1– « Et une vapeur s’éleva de la terre
     et arrosa toute la surface du sol 
»



Magnum Dictionarium latinum et gallicum, de P. Danet, MDCXCI





Sommaire
Le contexte

Exégèse
Et une vapeur s'éleva
Yahvé-Élohim forma
Il souffla sur les narines


Le genre littéraire

Genèse du récit

Le récit yahviste
De la conscience de soi au
  récit
Du récit mythique à l'histoire  


Le texte élohiste

Les deux Adam


mmédiatement après avoir été créée, la terre n’était pas encore prête à offrir à Dieu la matière pour former Adam, ni à le recevoir une fois formé. En effet, Dieu n’avait pas encore fait pleuvoir, et le sol était recouvert d’une épaisse couche de poussière.

   Il était impossible de modeler la poussière pour former un objet quelconque, impossible aussi d’y tracer un sillon et d’y faire germer une semence. Il fallait que la poussière sèche du sol fût imbibée d’eau et transformée en glaise. Dieu aurait-il alors fait pleuvoir sur la terre ? Non, puisque au moment géologique supposé par le récit, l’eau était encore enfouie dans les profondeurs de la terre et le ciel sans nuages. Selon le récit élohiste, au commence­ment, l’esprit de Dieu planait sur les eaux « de l’abîme » Gn 1: 1-2 ). Dieu n’avait pas encore « divisé les eaux », en sorte qu’elles ne pouvaient monter au ciel pour en redescendre sur la terre sous forme de pluie Gn 1: 6 ).
   Or le texte suppose que Dieu ordonne aux eaux de surgir des profondeurs de la terre sous forme de vapeur pour s’élever et se transformer en nuages. La remontée de la vapeur imprégna ainsi le sol, transformant la « poussière » qui le recouvrait en humus argileux. Toutefois, ce mot n’apparaît pas dans le texte, qui parle toujours de « poussière », mais par la « vapeur qui monte » il fait comprendre que cette poussière était humide.

   Les traducteurs de la Septante et de la Vulgate ont vu le problème posé par un Dieu qui, n’ayant pas encore fait pleuvoir sur la

terre, façonne la poussière du sol pour créer l’homme. Pour mieux convaincre que

Dieu a pu véritablement modeler la glaise et non la poussière, ils ont traduit « la va­peur » ( ed ) qui monte de la

terre par « sour­ce » ( Pége - fons ). En conséquence, selon la Sep­tante, ce n’est pas de la poussière que

Dieu a façonnée mais la terre humide, la « xoun », tandis que, pour la Vulgate, c’est du « limus », la fange et l’humus.

   Il reste donc que Dieu a créé l’homme en le modelant à partir de la terre argileuse. D’où la diph­tongue : Adam - adama ( Homo - humus ).




Le 18 avril 2000




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