ANALYSE RÉFÉRENTIELLE |
Ennio FlorisJésus rejette la loi sur le divorceMarc 10: 1-12 |
Dans le sillage |
Introduction Sommaire Le précepte du divorce Les Proverbes et Malachie . La femme de la jeunesse . La femme de l'alliance Dans le sillage de Malachie : Jésus La dispute de Jésus avec les pharisiens . La critique de Jésus . Réplique des pharisiens . Les raisons de Jésus Jugement de Jésus, ou du « Jésus-Christ » de la foi ? |
es Évangiles s’ouvrent sur le message eschatologique par lequel le récit de Malachie s’est achevé. « Voici, je vous enverrai Élie, le prophète, avant que le jour de l’Éternel arrive, ce jour grand et redoutable. Il ramènera le cœur des pères à leurs enfants et le cœur des enfants à leurs pères » ( Ml 3:23-24 ). Concerné, sans doute, mais dans un esprit profondément diffèrent. Comme Malachie, Jésus attendait la venue de Dieu en Israël, mais alors que Malachie l’annonçait au peuple en l’exhortant à la conciliation entre les pères et les fils, Jésus déclarait être venu semer la division. « Pensez-vous que je suis venu apporter la paix sur la terre ? Non, vous dis-je, mais la division, le père contre le fils et le fils contre le père » ( Lc 12:49-53 – voir aussi Mt 10:21 ). Venons-en à la critique radicale de Jésus sur le précepte du divorce, au début de sa prédication en Galilée et lors de la querelle avec les pharisiens. Le texte de cette première intervention se trouve dans l’Évangile de Matthieu, au moment du « Discours de la montagne » : « Il a été dit que celui qui répudie sa femme lui donne une lettre de divorce. Mais moi, je vous dis que celui qui répudie sa femme, sauf pour cause d’infidélité, l’expose à l’adultère, et que celui qui épouse un femme répudiée, commet un adultère » ( Mt 5:31-32 ). Il existe donc une profonde différence d’expression entre la critique de Jésus et celle de Malachie. Ce dernier vise essentiellement la pratique du précepte de Moïse, qu’il avait constatée chez nombre de ses contemporains conditionnés par les coutumes des peuples auxquels ils étaient soumis. Il les accusait de s’opposer à Dieu, le témoin de leur alliance d’amour. Un seul avait osé transgresser : Abraham, qui répudia Agar parce qu’elle et son fils Ismaël auraient mis en péril l’héritage qui revenait à Isaac ( Gn 21:9-14 ). Hors de ce cas, le divorce n’avait d’autre motivation que le plaisir. Et Dieu a le divorce en aversion. La différence entre les deux prophètes ne réside pas dans la conclusion, mais dans la forme et le but. Jésus se situe dans un temps postérieur à Malachie, celui de l’accomplissement de son oracle au sujet d’Élie. Malachie a vécu sous la Loi de Moïse, qu’il cherchait à interpréter selon l’esprit de l’alliance de Dieu avec les pères. Mais même dans cette première période, Jésus ne quitte pas le sillage de Malachie. |
t453000 : 23/02/2017