ur ces paroles s’acheva la rencontre de Jésus avec les pharisiens, qui ne lui firent aucune réponse.
Si cette rencontre est une fiction littéraire, cette omission a pour but de mettre en évidence un logion de Jésus. Mais si elle est historique, on peut supposer que les pharisiens n’ont pas répliqué parce qu’ils avaient obtenu de Jésus ce qu’ils attendaient : une affirmation susceptible de le faire accuser d’hérésie et de le traduire en jugement. En effet, il avait affirmé qu’un précepte de Moïse n’était pas inspiré par Dieu et même qu’il était contraire à la Loi proclamée par Dieu au commencement, lors de la création.
De plus, il interprétait faussement les Écritures, puisqu’il rapportait le commandement de l’institution du mariage « C’est pourquoi l’homme quittera son père et sa mère et s’attachera à sa femme et ils deviendront une seule chair » au premier chapitre de la Genèse, alors qu’il est inséré dans le deuxième. Et pour cause : le deuxième chapitre affirme que Dieu a créé la femme de la chair de l’homme, Adam, comme « aide » dans sa solitude, alors que dans le premier Dieu crée la femme non de l’homme, mais en même temps et par le même acte. En outre, les paroles sur l’institution du mariage ne sont pas énoncées par Dieu, mais par Adam. « Et Adam dit : c‘est pourquoi l’homme quittera… » ( Gn 2:23-24 ).
Ainsi, en transportant le précepte de l’institution du mariage du second chapitre au premier, Jésus rendait à la femme l’égalité avec l’homme par création et par droit naturel, et la libérait de sa subordination. Pour les pharisiens, il dénaturait les Écritures, crime qui faisait de lui un faux prophète, à traduire en jugement pour être condamné à mort ( Dt 13:6 ).