ANALYSE  RÉFÉRENTIELLE
ET  ARCHÉOLOGIQUE


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Ennio Floris



Jésus  rejette  la  loi  sur  le  divorce


Marc 10: 1-12




La dispute de Jésus
avec les pharisiens



Le problème posé par le précepte
du divorce et la critique de Jésus



Magnum Dictionarium, de P. Danet, 1691





Introduction
Sommaire

Le précepte du divorce

Les Proverbes et Malachie
La femme de la jeunesse
La femme de l'alliance

Dans le sillage de Malachie : Jésus

La dispute de Jésus avec les pharisiens
La critique de Jésus
Réplique des pharisiens
Les raisons de Jésus

Jugement de Jésus, ou du « Jésus-Christ » de la foi ?

n pourrait louer cette loi pour son souci d’un mariage paisible et harmonieux, vécu hors de toute tension et de toute dispute. Mais à quel prix ? En faisant de l’homme l’arbitre d’un contrat dont il était l’unique bénéficiaire ! Son arbitrage ne pouvait être motivé que par son bon plaisir, quand la femme restait con­ditionnée à sa volonté. Injuste pour la femme, cette loi transformait le mariage en un contrat de jouis­sance qui se résumait en l’acquisition d’une esclave.

   Cette loi, d’où venait-elle ? Sans doute de Moïse, et Jésus le reconnaît. Mais en privilégiant injuste­ment l’autorité de l’homme sur la femme, pouvait-elle procéder de Dieu ? Question ambiguë des phari­siens, puisque le véritable problème posé par la loi n’était pas de savoir si l’homme avait la capacité juridique de répudier sa femme ( la loi lui donnait ce pouvoir ), mais s’il pouvait le faire en conscience, alors qu’il en était l’unique bénéficiaire et que la femme ne pouvait pas en appeler à un autre juge. Sectaire et immorale, cette loi ne pouvait pas venir de Dieu.

   Mais comment Moïse a-t-il pu promulguer une telle loi ? C’est le problème que posa Jésus aux pha­risiens. Il est tentant d’imaginer les pensées de Jésus sur cette question.


Sans doute le Sinaï s’est-il présenté à son esprit, évoquant Dieu qui proclama sa Loi et Moïse, le pro­phète, qui la grava sur des tables de pierre ( Ex 19:3-5 ; 34:27-28 ). En parcourant ces tables, Jésus n’y trouvait pas le précepte sur le divorce, mais il le découvrait, par contre, parmi les « ordonnances » de Moïse, données avant sa mort au peuple qui s’ap­prêtait, aux limites du désert, à se lancer à la con­quête de la terre promise.
« Vous allez passer le Jourdain pour entrer en possession du pays que l’Éternel, votre Dieu, vous donne : vous le posséderez et vous y habiterez. Vous observerez et vous mettrez en pratique toutes les lois et les ordonnances que je vous prescris aujourd’hui » ( Dt 11: 31-32 ).
   Le précepte du divorce contenu dans ces ordon­nances ( Dt 24: 1-4 ) devait servir de stratégie pour la conquête de la terre et pour l’éducation du peuple, appelé à devenir une nation et un État. Il y avait donc une différence entre les Lois, à finalité religieu­se et éthique, et les ordonnances qui concernaient la formation sociale et politique du peuple. Les premiè­res étaient inspirées par Dieu, les secondes par un législateur qui avait tenu compte du caractère et de la volonté du peuple « au cou raide » ( Dt 9:13 ) et au cœur dur et incirconcis. « Vous circoncirez votre cœur et vous ne raidirez pas votre cou » ( Dt 10:16 ).
   À l’issue de ses réflexions, Jésus avait répondu avec assurance aux pharisiens : « C’est à cause de la dureté de votre cœur que Moïse vous a donné ce précepte » !


Jésus n’en resta pas là, il voulut aussi savoir si Mo­ïse avait transgressé le commandement divin. A quel moment Dieu aurait-il proclamé une Loi sur le divor­ce, sans en laisser de trace sur les tables de la Loi ? En parcourant dans les écrits la succession des évé­nements de Dieu, Jésus remonta aux origines, aus­sitôt après la création des cieux et de la terre. « Mais au commencement de la création, Dieu les fit mâle et femelle ». Jésus rapporta donc les paroles du récit élohiste de la création : « Puis Dieu dit : faisons l’homme à notre image, selon notre ressemblance… Dieu créa l’homme à son image, il le créa à l’ima­ge de Dieu, il les créa mâle et femelle » ( Gn 1: 26 ).

   Jésus en déduisit que Dieu créa l’homme sous deux formes individuelles, mâle et femelle, en sorte que son existence humaine devait s’exprimer par leur union en une seule chair. D’où le premier com­mandement de Dieu sur le mariage : « C’est pour­quoi, l’homme quittera son père et sa mère et s’at­tachera à sa femme et ils deviendront une seule chair » ( Gn 2: 24 ). Les ayant créés mâle et femel­le, Dieu a voulu qu’ils forment ensemble un couple, prélude d’un mariage indissoluble.

   Jésus affirma donc à l’encontre des pharisiens : « Que l’homme donc ne sépare pas ce que Dieu a joint ».




Le 20 janvier 2001




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t454100 : 25/02/2017