ANALYSE RÉFÉRENTIELLE |
![]() |
![]() |
![]() |
||
![]() |
![]() |
![]() |
![]() |
![]() |
Ennio FlorisProméthée et Jésus : |
Deuxième partie : |
Sommaire Introduction Dieu, le Sauveur et la mort Le mythe d’Io et l’évangile de Marie - Dieu et la vierge . Io, vierge mère . Marie, le péché et l’alliance . Analogie mythe – évangile - La fortunée et la graciée - Le souffle et l’esprit - Les persécutions - Les naissances - Les vierges - Épaphos et Jésus - Prométhée et Siméon Conclusion théologique . . . . . . . . - o 0 o - . . . . . . . . |
Le péché plus fort que l’allianceLe Dieu qui s’approche de la vierge Marie est Yahvé. Nous le reconnaissons parce qu’il est « avec » la vierge (Lc 1:28). Il est le Dieu qui, tout en restant caché, inconnaissable par sa nature, se révèle par sa présence. Au contraire de Zeus, Yahvé ne s’est jamais retiré des hommes. On ne sait rien de sa vie et ce que nous connaissons de lui, c’est par rapport au peuple qu’il a délivré. On peut dire que Yahvé est le Dieu dont la demeure est parmi les hommes, parce qu’il s’intéresse précisément à l’homme. Il y a eu cependant un moment où Yahvé a voulu détruire l’homme et, avec lui, tout être vivant, car le péché détournait les hommes de lui (Gn 6:5-7). Sa volonté de destruction était inébranlable, absolue, comme celle de Zeus. Ce n’est pas l’homme qu’il haïssait en tant que tel, mais l’homme en tant que pécheur. Sa colère était probablement plus forte que celle de Zeus, puisque contrairement à celui-ci il n’avait aucune intention de créer un nouvel homme. Le fait qui modifia en partie son dessein fut la découverte d’un homme juste parmi les pécheurs. En raison de cette justice, Noé trouve grâce aux yeux de l’Éternel (Gn 6:8-9), et il est choisi pour engendrer une nouvelle humanité. Les eaux du déluge submergent tous les hommes, tandis que le prototype de la nouvelle humanité et de la nouvelle histoire est sauvé par l’arche. Les hommes cependant ne seront pas changés par cette délivrance, mais celui qui change c’est Yahvé, car il renonce à détruire l’homme une seconde fois, bien qu’il prévoie dans celui-ci la même infidélité qu’auparavant. La souffrance n’a pas sauvé les hommes parce qu’ils ont appris à ne pas pécher, mais parce qu’en Dieu l’amour a prévalu sur la justice. Et en effet, ces délivrés se lancent à la conquête du ciel, afin de s’emparer du pouvoir de Dieu : la tour de Babel est l’échelle que les hommes élèvent pour monter sur les remparts de la maison de Dieu. Yahvé cependant se borne à confondre l’homme (Gn 11:7) sans le détruire, car il l’aime. Il n’est pas encore parvenu à aimer les pécheurs en tant qu’individus, mais il aime l’homme bien que l’individu soit pécheur. Sa volonté est de le sauver, son intention est de trouver une façon d’amener l’homme à la reconnaissance de son créateur. C’est alors qu’il se détermine à avoir un peuple à lui, un peuple par lequel son nom sera répandu parmi les nations. Il descend sur terre auprès d’Abraham, pour faire de lui le père d’une multitude de peuples (Gn 12:2 ; 13:16 ; 15:5 ; 17:2-5 ; 22:17-18 ; 28:14). Il faut remarquer que Dieu, par son ange, confie son secret à Abraham, et non à sa femme : en face de Dieu, c’est encore l’homme qui est appelé à renouveler l’humanité. Mais comment Dieu peut-il espérer que l’homme pourrait lui donner un peuple saint ? Comment est-il possible d’espérer encore d’un homme, même juste, alors que Noé lui-même n’a pu engendrer que des hommes orgueilleux et injustes ? C’est que Dieu a envisagé d’intervenir d’une façon nouvelle dans la postérité de l’homme, et le signe de cette intervention nouvelle, c’est la fécondité d’une femme stérile. Ce fait a une importance toute particulière, car la stérilité est une punition divine, qui touche directement la femme mais qui retombe sur toute une postérité. Dans le cas de Sarah, la femme d’Abraham, le fait que l’union des deux vieux époux soit impuissante à la génération est un signe : elle constitue une interruption dans le processus historique de la race. Pour que la femme stérile soit fécondée, l’homme ne suffit pas, il faut que Dieu intervienne avec sa puissance créatrice (Gn 18:14 ; 21:1) car dans son sein la semence virile est comme morte. Si un rejeton peut éclore, c’est par le souffle du Tout-puissant. Dieu se sert de la femme stérile pour démontrer que la génération historique et pécheresse ne peut pas former son peuple : en ce qui concerne le peuple, l’homme est tenu en échec, le peuple doit naître par une nouvelle intervention de la puissance de Dieu au sein de la race, puissance qui élève, guérit, renouvelle l’homme pécheur. Cette intervention de Dieu n’est cependant pas une génération, car Dieu ne se substitue pas à l’homme. C’est un acte spécial du pouvoir vivificateur de Dieu, qui doit être situé entre la création et la génération, car il participe de l’une et de l’autre. L’histoire du peuple élu nous montre que celui-ci n’a pas accompli la mission que Dieu lui avait confiée, car il s’est éloigné de la voie du Seigneur. Bien qu’il ait eu la loi et les prophètes, il a marché sur le chemin de la mort, en attirant sur lui la malédiction de Dieu. Cette postérité qui aurait dû être un peuple nombreux comme les étoiles du ciel est renfermée dans un tout petit territoire, encerclé par de grandes puissances telles l’Égypte et Babylone, l’Assyrie et la Perse, déchirée, ébranlée, épuisée par des luttes intestines. Au sein d’une nation en ruine, livrée au pillage et à l’exil, les prophètes ont toujours eu la vision d’un peuple renouvelé. Ils ont espéré contre l’évidence du péché et de la petitesse de leur nation, en se fondant sur l’immuable fidélité de Dieu. Le péché et l’infidélité du peuple, ses erreurs et sa souffrance, ont accentué l’amour de Yahvé, mais le jour de la restauration s’est éloigné de plus en plus. Les prophètes l’ont vu à la fin des temps, au moment de la consommation de toute chose. La perspective du royaume de Dieu devient eschatologique. Ce fait est le signe que même le second plan de Dieu échoue, en raison du péché de l’homme. Ce plan ne pouvait pas aboutir car, par l’alliance, Dieu a soumis sa fidélité à la justice de l’homme (Gn 18:19-32), or le péché de l’homme est plus fort que cette alliance. C’est cette constatation qui pousse Dieu à changer son plan, en se révélant dans un amour inconditionné, toujours premier, à jamais vainqueur du péché. Dieu s’approche de la vierge Marie précisément pour réaliser ce nouveau plan de grâce (Lc 1:33). Marie, comme femme, représente la dimension de l’humain ; comme vierge, elle signifie la séparation de l’homme et, par conséquent, une rupture dans le processus de génération. Par l’intermédiaire de Marie, Dieu veut insérer dans l’existence humaine une génération divine, mais d’une façon différente de celle qu’il avait introduite par l’intermédiaire des femmes stériles de l’ancienne alliance. Car, alors, il avait agi avec l’homme, maintenant il opère seul, en devenant lui-même père de l’enfant né de la femme. Le nouveau peuple naîtra du fils de Dieu, non par une génération physiologique mais spirituelle, en ce sens que Dieu répandra sur les hommes le même Esprit par lequel il a fécondé la vierge (Lc 1:35). |
![]() ![]() ![]() ![]() t920120 : 15/10/2018 |