ANALYSE RÉFÉRENTIELLE |
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Ennio FlorisProméthée et Jésus : |
Deuxième partie : |
Sommaire Introduction Dieu, le Sauveur et la mort Le mythe d’Io et l’évangile de Marie - Dieu et la vierge - La fortunée et la graciée - Le souffle et l’esprit - Les persécutions . La persécution d’Io . La persécution de Marie - Les naissances - Les vierges - Épaphos et Jésus - Prométhée et Siméon Conclusion théologique . . . . . . . . - o 0 o - . . . . . . . . |
La fuite en ÉgypteMarie, elle non plus, n’échappe pas à la persécution. Si, dans le mythe, ce sont les puissances du ciel qui tentent d’empêcher l’enfantement, dans l’évangile c’est l’homme qui ne peut accepter l’enfant né de la vierge. Nous pouvons considérer comme persécution la menace de mort dont Marie est victime de la part de la loi mosaïque. Nous avons déjà parlé de ce danger, mais seulement par rapport à la souffrance de Marie. Le mythe d’Io nous oblige à reprendre l’analyse du passage. Une seule personne a le pouvoir de déclencher le procès contre Marie, Joseph son époux (Mt 1:19). Celui-ci apparaît dans cette circonstance comme assumant la même tâche qu’Argos vis-à-vis d’Io. En tant que mari, il a le devoir de surveiller la vertu de sa femme, d’empêcher qu’elle enfante un homme qui ne soit pas de lui. Joseph, époux de Marie, est ainsi reconnu par la loi comme son gardien dans le cadre de l’observation de la loi ; Joseph, comme Argos, est chargé de tuer sa femme parce qu’elle est enceinte en-dehors de son intervention. Marie ne fuit pas physiquement, comme Io, mais sa fuite est psychique, intérieure, chaque fois que ses yeux rencontrent le regard de son époux et dès le moment où elle ne peut plus cacher sa grossesse. Cependant, la délivrance est apportée à Marie par l’ange qui apparaît en songe à Joseph. De même que le messager de Zeus tue Argos, l’ange tue Joseph en tant que mari. À la suite de l’intervention de Gabriel, le mari renonce à lui-même : il renonce à l’obligation de dénoncer sa femme et au droit de s’approcher d’elle et de ne pas reconnaître l’enfant ; Joseph, le mari, cède la place à un autre homme, le père protecteur. Matthieu nous parle d’une autre persécution, celle que Marie subit de la part d’Hérode (Mt 2). Conscient de ne pas avoir droit au trône de David, le roi était jaloux de tout éventuel prétendant, de tout enfant qui, par son sang, pouvait poser sa candidature à la succession royale. Après le départ des mages le roi, pris de peur et de jalousie, ordonne de massacrer tous les enfants de la circonscription de Bethléem, dans l’espoir d’éliminer son rival. Pour qu’il échappe à la mort, l’ange de Dieu – c’est toujours Dieu qui protège l’enfant, comme Zeus dans le mythe – ordonne à Joseph et Marie de s’enfuir en Égypte. Marie est contrainte, comme l’héroïne mythique, à un long voyage bien qu’elle vienne juste d’accoucher. Et dans ce voyage, Marie souffre de peines semblables à celles d’Io, telles que la peur d’être arrêtée par les émissaires du roi, l’inhospitalité des gens, le manque d’hôtelleries, la pauvreté, la solitude, et enfin l’incertitude du futur. La fuite de Marie en Égypte représente dans la narration évangélique le point d’attache de Jésus à l’histoire du peuple juif. L’évangile projette dans le Christ toute l’histoire du peuple, car l’enfant qui doit naître est précisément l’héritier des promesses, l’aboutissement du peuple. La fuite de Marie, de même que toute la vie du Christ, prend un caractère symbolique et prophétique. Comme, dans les pérégrinations d’Io, nous avons lu le sens et la signification ethnique et religieuse de la race, dans celles de Marie nous pouvons connaître la signification messianique des événements propres au peuple juif. Io et Marie sont des expressions prophétiques des événements historiques. |
![]() ![]() ![]() ![]() t920420 : 23/10/2018 |