ANALYSE  RÉFÉRENTIELLE
ET  ARCHÉOLOGIQUE


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Michel Bruston

Corpus Christi







L’EFFET  ANALYSEUR 
de  CORPUS  CHRISTI



Un événement culturel


Effet analyseur de Corpus Christi

- Un révélateur
- Réactions spécifi-   ques
  . Le Monde
  . Protestants et Juifs
  . Fondamentalistes
  . Laïques
  . La Croix
- Louanges et critiques
- Analyseur des évolu-   tions récentes
- Exemple d'évolution

Stratégies de Corpus Christi



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RÉACTIONS  SPÉCIFIQUES

Protestants et Juifs




    L’hebdomadaire protestant Réforme trouve la série « intéressante », mais regrette qu’elle « ne fasse pas intervenir de contradicteur : on imagine les réflexions d’un Tresmontant à propos du temps entre la rédaction des évangiles et la réalité » (Évelyne Selles-Fischer, 20/3/97). Claude Tresmontant est l’auteur d’une Tra­duction des Évangiles et de l’Apocalypse, dans laquelle il soutient que les premières versions écrites des évan­giles ont été rédigées en hébreu, et par conséquent très peu d’années après la mort de Jésus (alors que la quasi totalité des spécialistes sont d’un avis contraire). Nous retrouverons dans Le Figaro et Famille Chrétienne une critique – beaucoup plus virulente – du manque de pluralisme du groupe de chercheurs invités à participer à Corpus Christi.
    Dans Le Christianisme, Mireille Legait-Verbregghe salue au contraire le travail de Mordillat et Prieur avec un tel enthousiasme qu’elle les baptiserait presque « protestants » : « Ils veulent scruter les Écritures – quel protestant irait [le] leur reprocher ? » (24/3/97).

    De son côté, l’hebdomadaire Tribune juive les verrait assez bien en « juifs » : « Par son refus obstiné de la séduction iconique, par sa façon quasi talmudique de sonder infiniment la lettre, enfin par le postulat explicite que le cas Jésus relève moins du mystère de l’incarna­tion que de celui du texte... le film de Gérard Mordillat et Jérôme Prieur rejoint peut-être sans y penser l’exégèse juive » (20/3/97). Jacques Mandelbaum est d’autre part le seul commentateur, ou presque, à relever le rôle des questions (et de la questionneuse) qui – posées en voix off par « une capiteuse voix féminine » – « organisent en fait la progression du film en chapitres thématiques » (« La douce voix d’Anath Benaïs, traductrice en français des réflexions des chercheurs », L’Alsace, 23/3/97).

    L’analyse de Mandelbaum est à rapprocher d’une déclaration de Mordillat, qui a fait du bruit : « L’en­semble de notre travail se situe dans une approche des judaïsmes... Claude Lanzmann a montré [dans le film Shoah] les conséquences contemporaines de l’anti­sémitisme ; nous travaillons, nous, sur l’origine de ce même antisémitisme » (L’Humanité, 25/3/97).
    Dans Le Monde, on ne trouve que la deuxième phrase de cette déclaration (avec un mot en plus : « l’anti­sémitisme chrétien » ; 24/3/97). C’est en lisant Libéra­tion (25/3/97) que l’on peut comprendre la première phrase citée par L’Humanité : « Le paradoxe est que cet antisémitisme est né d’un conflit entre juifs » dit Mordillat, qui met cela en rapport avec « la question de la séparation à l’intérieur du peuple, la Galilée et la Judée, le Royaume du Nord et celui du Sud... problématique de la séparation constante ». D’où les judaïsmes, au pluriel.




Paris, le 21 juin 1997




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