Un pari un peu fou ?
Connaissant personnellement
Ennio Floris, un des « grands chercheurs » invités par
Gérard Mordillat et
Jérôme Prieur
(1), j’attendais avec impatience leur série documentaire
Corpus Christi dont les cinq premières parties ont été diffusées à 20h45, du 25 au 29 mars 1997 sur
Arte... je n’étais vraiment pas le seul !
Le magazine
Télérama annonçait : «
Ce formidable document en cinq parties, Arte
a choisi de le diffuser chaque soir de la semaine sainte à 20h45. Vous comprendrez, en le regardant, les raisons de ce pari un peu fou » (19/3/97). Et le mensuel protestant
Le Christianisme : «
Si l’on se place dans la "logique audimat", il faut être fou pour programmer sur cinq jours consécutifs cinq films d’une heure sur la passion de Jésus-Christ, et en prime time
! C’est pourtant le pari que tente Arte
... pour une série de documentaires remarquables... À vos cassettes ! » (24/3/97).
Pas aussi fou qu’il en avait l’air, le directeur des programmes d’
Arte s’attendait à réaliser au moins «
3 à 4% de parts du marché, c’est à dire la moyenne de la chaîne » (
Télérama, 9/4/97). En effet, on pouvait déjà constater que «
les succès récents d’un Drewermann... ou d’un Duquesne (dont le Jésus
en 1994 a été vendu à deux cent mille exemplaires) traduisent une curiosité sans précédent pour le Jésus de l’histoire » (
Le Monde, 24/3/97).
De plus, l’avis de
L’Humanité était favorable : «
Ces cinq premiers films sont un événement, et pas seulement pour les croyants » (25/3/97) ; l’hebdomadaire
Politis avait renchéri : «
Presque cinq heures d’émission sur Jésus, ne serait-ce pas un peu long, surtout pour qui ne croit pas ou même entretient quelque aversion envers la religion ? Pas du tout ! » (20/3/97).
TV Magazine - Le Figaro allait dans le même sens : «
Pas besoin d’avoir la foi pour s’y intéresser ; simplement le goût des belles histoires, avec un petit et un grand H » (22/3/97). Et le mensuel
Communication Humaine Aujourd’hui annonçait que la série pourrait «
passionner les amateurs d’histoire et de culture, qu’ils soient chrétiens ou pas » (n° de mars 1997).
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(1) Les réalisateurs déclaraient : « Ce qui nous intéressait, c’est que chacun soit le plus grand spécialiste dans son domaine : histoire du judaïsme, christianisme primitif, sociologie de la Palestine, archéologie, épigraphie. La plupart des chercheurs sont chrétiens, mais il y a aussi des juifs… et quelques francs-tireurs... qui travaillent hors des institutions religieuses » (Le Monde, 24/3/97). Floris, d’abord catholique italien puis protestant français, est devenu en 1969 un « franc-tireur ».