ANALYSE  RÉFÉRENTIELLE
ET  ARCHÉOLOGIQUE


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Michel Bruston

Corpus Christi







L’EFFET  ANALYSEUR 
de  CORPUS  CHRISTI



Un événement culturel


Effet analyseur de Corpus Christi

- Un révélateur
- Réactions spécifi-   ques
  . Le Monde
  . Protestants et Juifs
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  . Laïques
  . La Croix
- Louanges et critiques
- Analyseur des évolu-   tions récentes
- Exemple d'évolution

Stratégies de Corpus Christi



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RÉACTIONS  SPÉCIFIQUES

Les « fondamentalistes » : halte à la « polémique anti-catholique » !




    Guy Barret se saisit de ce propos pour accuser les réalisateurs de Corpus Christi de duplicité en conclusion de son commentaire (Le Figaro, 25/3/97).
    Après quelques éloges sur la qualité de la série, il procède à une critique croissante du manque d’ouverture d’esprit (ou de pluralisme) chez les experts invités : « On s’étonne que le film ne fasse aucune référence au débat lancé... On ne comprend pas qu’il n’y ait pas eu au moins une allusion à cette controverse (1)... L’enjeu n’est pas mince pour qui s’intéresse aux origines du christianisme... Les exégètes catholiques interrogés sont finalement assez conservateurs ». Pourquoi seulement les catholiques ?
    À la fin, vient l’accusation : « Le propos affiché de Gérard Mordillat est d’offrir au grand public un état des lieux : que savons-nous des Évangiles ? Mais il y a, hélas, une autre intention qui pollue d’éphémère cette question éternelle… [ici s’insère la déclaration de Mordillat]. Dans ce raccourci, plus que contestable, nous quittons manifestement le terrain scientifique pour celui de la polémique anti-chrétienne ».

    Après la diffusion, le journaliste François Hauter au lieu d’informer ses lecteurs qu’une suite de Corpus Christi est prévue – dont une partie nommée Résur­rection – dénigre habilement la série : « Le fond de cette démarche est passionnant... [Mais] l’incroyable faibles­se de cette série [tient] dans le choix même des thèmes abordés. Pourquoi ne pas avoir consacré au moins une émission à la Résurrection, sans laquelle le christia­nisme ne tient pas ? » (article conclu et titré : « Corpus Christi, c’est trop ou trop peu ! », 26/3/97). Qu’écrira-t-il lors de la diffusion de la suite ?
    Puis l’accusation de Barret est reprise par Michèle Reboul, mais le ton monte encore : « Il y a actuellement un " révisionnisme catholique " qui veut réécrire, ré­inter­préter les Évangiles... et même pour certains les censurer et les détruire » (31/3/97). Le Courrier des lecteurs ne comporte qu’une lettre : « La série télévisée d’Arte me révolte et m’écœure... œuvre de destruction de l’Église catholique, apostolique et romaine » (Marcel Junin, 4/4/97). Fin de la progression dramatique.

    Ce thème se retrouve dans le quotidien Présent qui titre : « Une vague de " révisionnisme ", mais ce n’est que Jésus, ce n’est pas la Shoah, c’est donc permis, et sans importance » et explique : « Une systématique révision des certitudes millénaires du christianisme... nous a été rapportée avec tous les signes d’une pieuse et enthousiaste approbation par le très catholique maga­zine Télérama, fidèle comme pas un à la religion selon l’esprit du concile » (Jean Madira, 27/3/97).
    Idem dans Minute : « Il faut prouver que Jésus ne fut pas condamné à la demande des autorités religieuses juives, mais des seuls Romains. On révisera donc les Évangiles » (Éric Letty, 2/4/97).

    Au contraire, dans Politis, Bernard Langlois « voit bien les incidences politiques d’un tel débat » mais laisse « les exégètes se traiter mutuellement de révisionnis­tes », car un parallèle lui suffit : « Ponce Pilate ou Caïphe ?... Hitler ou Pétain ! » (3/4/97). Il rejoint là le point de vue exprimé par Hyam Maccoby dans Corpus Christi : « Les Juifs qui ont pris part à cette arrestation [de Jésus], comme les grands prêtres, l’ont fait dans l’intérêt des Romains, qui les avaient nommés pour ça. [Car] le grand prêtre servait de chef de la police aux Romains » (deuxième partie, Procès).

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(1) Barret fait référence aux thèses de, J. Carmignac, et C. P. Thiède (voir).
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Paris, le 21 juin 1997




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