eux hommes retournaient à leur village d'Emmaüs et s'entretenaient de ce qui s'était passé trois jours auparavant. Tout était bien fini, la mort avait enseveli leur espérance. Voici, de nouveau, la grisaille des jours où tout est toujours à recommencer et où ce qui a été sera encore !
   On souhaitait que change le monde où règnait l'injustice et où la paix n'était qu'équilibre précaire. Enfin, un monde où il ferait bon vivre. Ce n'était qu'un rêve ! Deux hommes déçus cheminaient ainsi à côté de l'événement nouveau. Tout était changé et pourtant, ils ne voyaient rien. « Nous espérions... »

En notre vingtième siècle de « progrès » et de possibilités sans limites pour l'humanité, la question reste entière. A moins que... ce qui s'était passé pour ces deux hommes du chemin d'Emmaüs...
   Mais quoi au juste ? À vrai dire, je n'en sais rien ! Sinon que, se remémorant les Écritures, « ils comprirent » que désormais, l'événement de l'amour ne leur était plus étranger et faisait une percée à l'intérieur de chacun. Mais un long cheminement est souvent nécessaire. A l'instant où ils comprirent que la mort de Jésus de Nazareth n'était ni l'échec ni la fin de leur espérance, mais au contraire, l'expression éclatante de l'amour et du service, du partage et de la communion, ils reconnurent en eux la présence et la puissance de la vie !

Lc 24:13