ANALYSE RÉFÉRENTIELLE |
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Pierre CurieParole d’utopie |
9- À l’œuvre dans le mondeDieu et César |
Présentation L’alliance de création Alliance perpétuelle Mort de la religion Le Christ athée Résurrection Reniement et foi L’alternative De la solitude à la rencontre À l’œuvre dans le monde En pleine eau Dieu et César Lettres du Christ |
es gens feignaient d’être « justes ». Les pharisiens, les « purs » opposés à l’occupant romain, et les hérodiens opportunistes recherchant les bonnes grâces des Romains, s’unirent pour ruser avec Jésus. Allait-il répondre « oui » ou « non » ? Est-il permis ou non de payer le tribut à César ? « Montre-moi un denier. De qui porte-t-il l’effigie ? » Ainsi, à son tour, Jésus contraignait ses hypocrites interlocuteurs à prononcer le nom maudit de « César », et à avouer ainsi leur complicité avec l’« économie » qu’ils feignaient de mépriser. Jésus, collaborateur ou révolutionnaire ? Mais eux-mêmes, qui servaient-ils en réalité ? « Dieu » ou « Mamon » ? Leur « pureté » ne leur servait-elle pas de paravent religieux, derrière lequel ils embusquaient leur amour de l’argent ? « Rendez à César ce qui lui appartient, et à Dieu ce qui est à lui ». La « politique » est-elle un domaine interdit ? Jésus constatait la « réalité » de « César », c’est-à-dire de l’État, au sein duquel les chrétiens ont à assumer leur part de responsabilité. À Pilate qui lui rappelait le « pouvoir » qu’il détenait de Rome, Jésus répondit : « Tu n’aurais aucun pouvoir sur moi s’il ne t’avait été donné d’en-haut ». Mais il ne faut pas, non plus, confondre le « politique » et le « spirituel ». Il ne faut ni rendre à César ce qui est à Dieu (ce qui est la tentation des dictatures et la confiance inconditionnelle à l’État et à ses autorités qui parfois invoquent Dieu à l’appui de ses aventures ; sur combien de conquêtes coloniales n’a-t-on pas appelé la « bénédiction divine », et lorsque la bombe atomique fut larguée sur Hiroshima, les aviateurs américains n’ont-ils pas invoqué le « Dieu de Jésus-Christ » ?), ni rendre à Dieu ce qui est à César (Ne dit-on pas souvent qu’il y aura toujours des pauvres sur la terre ? ou qu’il y aura toujours des injustices ou des guerres ? Alors, la religion et la foi justifient le désordre établi en prêchant la « charité », différant la « justice » dans un futur intemporel et sacré, le « ciel », le « paradis » ou le « royaume de Dieu »). Or, « Dieu » n’existe que dans la vie de l’homme de Nazareth qui a payé le « tribut à César », les mains salies dans l’ambiguïté de l’humanité. Et l’État et le monde « athée » ne sont pas nécessairement la « bête de l’apocalypse ». |
tc160920 07/01/2018