ANALYSE RÉFÉRENTIELLE |
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Pierre CurieParole et SacrementsNormes doctrinales de la Confession de foi |
3- La Cène du Seigneur A |
Présentation Parole de Dieu et Écriture sainte Le Baptême La Cène du Seigneur * Analyse . L'institution de la Cène . Le repas de la Nouvelle Alliance . Jésus-Christ, le donateur et le don . Le Corps du Christ . Le banquet du Royaume . L'action de grâces * Notes de synthèse Les textes d'accord : . Parole de Dieu et Écriture sainte . Baptème au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit . La Cène du Seigneur |
e rapporteur au Synode national d’Avignon a déclaré, à propos de ce troisième Texte d’accord que « le texte sur la Cène tient compte des plus importantes recherches exégétiques récentes. La dimension eschatologique et universelle du repas, son sens d’eucharistie sont nettement soulignés » (Actes, 1969, page 205). Pour notre part, nous avons procédé dans l’analyse de ce troisième Texte d’accord à une étude formelle paragraphe par paragraphe, suivie d’une synthèse. La figure du personnage sacré et religieux dont l’image a été présentée à propos du baptême, est désignée ici par trois concepts : « le Seigneur », « le Christ » et « Jésus-Christ ». L’institution de la Cène A Seul le terme de « Seigneur » y est employé. Comme sujet (une fois), il combine les deux notions de « Seigneur » et de « Jésus-Christ » dans la grande formule rituelle et sacrée : « notre Seigneur Jésus-Christ A», qui solennise l’institution de la Cène. S’y adjoint l’acte de la confession de foi : « nous confessons que notre Seigneur Jésus-Christ... » A. Le repas de la Nouvelle Alliance A L’expression de « Jésus-Christ » y est dominante : une fois comme prédicat « l’Église reçoit Jésus-Christ, le don de Dieu » A, et deux fois comme sujet (« Jésus-Christ le donateur » A et « Jésus-Christ chef de l’Église » A). Jésus-Christ, le donateur et le don A Il s’agit là d’un paragraphe central (neuf citations) qui explicite l’activité du personnage sacré et religieux. L’usage des deux termes « Seigneur » et « Christ » y est équilibré (quatre fois chacun). « Jésus-Christ » y est nommé une fois. Le « Seigneur » s’y présente trois fois comme sujet (« Le Seigneur nous communique la grâce de sa présence » A ; « le Seigneur ressuscité et glorieux... vient vivre en nous » A ; « le Seigneur Jésus est... présent et agissant dans son Église » A), et une fois comme prédicat (« le mode de présence du Seigneur est un mystère » A). Le personnage sacré est donc mis en relation avec sa présence dans l’Église et en chaque chrétien, et son « mode de présence » est qualifié de « mystère ». Le « Christ » se présente trois fois comme sujet « Le Christ nous rappelle son sacrifice sur la croix » A ; « le Christ s'est lié à cet acte » A ; « le Christ toujours le même, hier, aujourd’hui, éternellement, vient vivre en nous » A ; et une fois comme prédicat (« ne devons-nous jamais dissocier la réalité de la communion au corps et au sang du Christ de l’acte de manger et de boire » A. Le personnage sacré est ainsi relié aux deux concepts de sa mort (« son sacrifice sur la croix » A) et de sa présence (« vivre en nous » A). Quand il est « prédicat », il est rapporté à « l’acte symbolique de manger et de boire » A, à l’acte de communion. « Jésus-Christ » s’y présente une fois comme prédicat (« celle – la destination nouvelle des espèces – de nous communiquer le don de Dieu en Jésus-Christ » A). Cette expression prédicative est relative à l’expression prédicative du Christ dans l’acte symbolique du manger et du boire ; elle n’apporte donc pas de sens nouveau. En bref, dans ce paragraphe, les termes de « Seigneur » et de « Christ » (contenu du personnage sacré) sont employés dans le but de mettre en lumière les deux concepts liés de présence et de mort ; les aspects prédicatifs soulignant l’affirmation du mode mystérieux de cette présence et de cette mort dans les croyants. Ce mode est un « mystère de communion », symbolisé par les éléments matériels du pain et du vin. Nous retrouvons ce qui a été dit précédemment du symbole baptismal ; mais l’élément communiel, fondé sur le concept de sacrifice ajoute, néanmoins, un aspect complémentaire à l’acte d’adhésion contenu dans le rite du baptême. Nous retrouvons également le même élément de transcendance du signifié, qui est une connotation d’ordre idéologique. Enfin, le même rôle central du personnage sacré et religieux, substitut de l’homme naturel. Le Corps du Christ A Le terme « Seigneur » est associé à celui de « Christ » ; mais ce dernier est prédominant. Dans les quatre cas utilisés, ces deux termes sont sujets. « Le Seigneur » s’y trouve une fois (« Le Seigneur qui vient demeurer en chacun des siens, les unit en lui... pour qu’ils forment son corps sur la terre » A). « Le Christ » est employé trois fois (« le Christ est la tête (du corps) et qu’il anime de son Esprit » A ; « dans le Christ qui s’est fait serviteur des hommes jusqu’à donner sa vie pour eux » A ; « Dans la Cène, le Christ atteste, fortifie et renouvelle l’unité de la communauté fraternelle » A). Le personnage sacré, plus explicitement nommé ici « le Christ » est cité pour exprimer particulièrement le concept d’unité des chrétiens, à travers l’union mystique ou transcendante avec le personnage sacré et religieux, réalité du monde nouveau. Un nouveau transfert se produit donc : à la substitution de l’homme-type (sacralisé) à l’homme naturel (profane, sans capacité personnelle) s’ajoute, en effet, la substitution de la « réalité du monde nouveau » A, signifiée par l’Église (le corps de l’homme-type sacralisé et religieux), à un monde profane de vanité. Le concept d’unité se réfère à la notion de présence du Christ dans chaque chrétien, lien de la communauté fraternelle, expression de la « réalité nouvelle » A comme « témoignage et service » A. Le banquet du Royaume A Le terme de « Seigneur » est aussi associé à celui de « Christ », mais ici, c’est le premier qui prédomine. Trois fois sur quatre, ces deux termes sont sujets.« Seigneur » apparaît trois fois. Comme sujet (« Le Seigneur a institué la Cène dans le temps qui va de l’ascension à son retour » A ; « en lui donnant la Cène, le Seigneur permet à l’Église de reprendre courage et persévérer » A), et comme « prédicat » (« la célébration de la Cène nous oriente vers l’avènement du Seigneur et nous le rend proche » A). « Christ » est employé une fois comme sujet (« cette Église que le Christ nourrit tout au long de sa marche discerne dans le rendez-vous eschatologique le rendez-vous œcuménique d’Israël et de toutes les nations » A). Le personnage sacré et mythique (« le Seigneur ») est cité pour exprimer le concept d’espérance eschatologique. Dans cette rencontre actuelle où le personnage mythique et sacralisé s’offre en échange de l’homme profane, se discerne l’unité finale d’une humanité elle-même sacralisée. Les caractères actuels qui instituent et constituent cette « réalité nouvelle » A du corps du Christ, préfigurent les caractéristiques finales du monde unifié dans ce personnage sacré. Ainsi, l’idéologie religieuse devient utopie religieuse. L’action de grâces A Seul le terme « Christ » est utilisé trois fois. Comme sujet (une fois) (« Avec le Christ qui, dans la chambre haute, a rendu grâces pour toutes choses, en rompant le pain et en élevant la coupe... » A), et comme prédicat (deux fois) : (« En présence du sacrifice unique du Christ sur la croix, l’Église dans la Cène offre en retour le sacrifice de sa louange » A ; « dans l’unité du corps du Christ, chaque fidèle offre le sacrifice de tout son être pour le service de Dieu et pour le service des hommes » A).Le phénomène religieux de « l’action de grâces » A est un terme analogique de celui de la « prière ». Son effet psycho-sociologique dans le groupe communautaire et en chaque membre en interaction dans le groupe, est destiné à permettre une appropriation : ce que le texte d’accord appelle « une énumération des grâces reçues et des promesses saisies » A. L’action de grâces devient ainsi un nouvel élément, peut-être décisif, favorisant la cohésion du groupe. En effet, en appelant à la conscience claire les raisons particulières pour chacun d’avoir sa place dans le cercle communautaire, l’action de grâces fortifie , dans le même temps, le lien qui unit chacun au groupe au moyen de la même référence au personnage sacralisé et mythique. |
tc183000 10/09/2018