ANALYSE  RÉFÉRENTIELLE
ET  ARCHÉOLOGIQUE


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Ennio Floris


De Jésus-Christ à Jésus


Étude référentielle et archéologique des évangiles




Les Écritures et le salut :

Un regard sur les Écritures




Avertissement
Sommaire

Introduction

Les Écritures et le salut
- Un regard sur les
   Écritures

  . D’Adam à Noé
  . De Noé à Abraham
  . D’Abraham à Moïse
  . De Moïse à Josué
- Le peuple de Dieu
- La chute des États juifs
- La consolation
- Le sacrifice selon Isaïe

Jésus, de sa naissance à sa résurrection

La personne de Jésus



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D’Adam à Noé


   Le texte commence par la première génération d’Ève, femme d’Adam, constituée par deux enfants : Caïn et Abel. Or celui-ci est tué par son frère. Cela suffit à l’écrivain pour mettre à part Caïn avec sa propre génération, ne l’inscrivant pas dans celle qu’Adam a eue par la suite. En d’autres termes, la génération issue de Caïn a été considérée comme hétérogène : une partie mauvaise, corrompue, pourrie, de la génération humaine. Par surcroît, celle issue de Caïn précède dans le texte celle de son père. De Caïn naissent, cependant, des gens actifs et productifs, inventeurs de l’élevage et de l’exploitation des troupeaux (Gn 4:20) comme du jeu de la lyre et du chalumeau (Gn 4:21) ; du travail des forges comme des champs (Gn 4:22).
   Mais les hommes sont mauvais ! Le sommet de leur méchanceté est atteint par Lamek, dont la vantardise résonne ouvertement dans les paroles : « J’ai tué un homme pour une blessure, un enfant pour une meurtrissure ! » (Gn 4:13)

   Le mal avait donc été rejeté en dehors de la génération d’Adam ? Non, puisque les descendants de Caïn engendrent des filles, auxquelles les fils d’Adam s’unissent en couple, corrompant ainsi le genre humain. « Yahvé vit que la méchanceté de l’homme était grande sur la terre… (et dit) je veux effacer de la surface du sol les hommes que j’ai créés » (Gn 6:5), d’où le déluge. Mais « Noé avait trouvé grâce aux yeux de Yahvé » (Gn 6:8).

   Pourquoi cette grâce n’a-t-elle pas agi en lui en l’acte de la création de l’homme ? Je m’exprime ici non comme accusateur de Dieu, mais pour mieux mettre au clair la situation du péché qui n’avait pas été commis par tous les hommes mais par le premier homme qui, en tant que tel, comprenait tous les hommes.
   On peut constater que Dieu avait laissé les hommes se régir par eux-mêmes, confiant en leur responsabilité. Ce fut un échec : L’homme n’avait pas supporté d’être privé de l’immortalité ! Il voit alors dans la mort un moyen de puissance, en l’employant comme une arme de pouvoir et de vengeance ! La puissance de Caïn ! En supprimant la vie du prochain, l’homme tombait dans l’illusion d’échapper à son pouvoir et à celui de Dieu, mais il allait à sa propre destruction, ce que le déluge lui montrait.

   Mais le comportement de Dieu à son égard suscitait en lui une sourde rancune. Dieu avait créé l’homme, il l’avait rendu mortel à cause du péché, maintenant il le tuait, en lui fixant le terme de son existence. Dieu sera le tueur de l’homme dont il est créateur !
   J’ai pu remarquer que cette rancune existe toujours dans le cœur de l’homme, peut-être à l’état d’instinct. Dans mes contacts de jadis avec des ouvriers à Rome et en Toscane, j’avais constaté qu’ils blasphémaient constamment. Or le blasphème le plus fréquent était : « Dio boia ! » (Dieu bourreau). Cela ne remettait pas en question leur foi, car ils étaient catholiques et allaient à la messe, du moins à Pâques. Mais ils ne pouvaient pas accepter que Dieu leur donne la mort librement et impunément par les mêmes mains avec lesquelles il les avait formés et faits vivants, ou qu’il ose appeler l’un des leurs pour la donner en son nom ! Étudiant alors la théologie, je me demandais s’il fallait inscrire le blasphème parmi les lieux d’information sur la foi.



août 2012




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