ANALYSE RÉFÉRENTIELLE |
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Ennio FlorisDe Jésus-Christ à JésusÉtude référentielle et archéologique des évangiles |
Les Écritures et le salut : |
Avertissement Sommaire Introduction Les Écritures et le salut - Un regard sur les Écritures . D’Adam à Noé . De Noé à Abraham . D’Abraham à Moïse . De Moïse à Josué - Le peuple de Dieu - La chute des États juifs - La consolation - Le sacrifice selon Isaïe Jésus, de sa naissance à sa résurrection La personne de Jésus . . . . . . . - o 0 o - . . . . . . . |
De Moïse à JosuéJe me bornerai à rappeler les moments importants de cette grande période qui peut bien s’appeler « mosaïque », parce que c’est par Moïse que les juifs parvinrent à se constituer comme peuple de Dieu face aux autres nations du monde. Mes regards porteront sur l’Exode, le Lévitique, les Nombres et le Deutéronome. Moïse prit conscience de la souffrance des Juifs dans leur esclavage sous les Pharaons lorsqu’il paissait le troupeau sur le mont Horeb. Dieu lui apparaît dans le buisson ardent, afin qu’il retourne en Égypte pour les libérer (Ex 3-4). Moïse y va, rencontre Yéthro, son beau-père, qui, à la nouvelle, prend contact avec le Pharaon pour lui demander de laisser partir son peuple. Le Pharaon refuse, parce que les Juifs étaient à son service comme des esclaves pour la confection des briques (Ex 5). Mais il dut l’accepter, car son peuple fut frappé par les dix plaies (Ex 7:12), dont la dernière, la mort en chaque famille de son aîné, fut insupportable. Moïse put quitter l’Égypte avec son peuple pour aller au désert. Mais il ne fit en retour que le même chemin qui l’avait conduit en Égypte, pour s’arrêter à l’Horeb, d’où il était parti. Ce fut la première longue étape, où Moïse eut le temps de rencontrer Dieu au sommet de la montagne, et de transcrire la Loi qu’il lui dicta, à l’éclat de la foudre et aux grondements du tonnerre (Ex 20). Le peuple put ainsi se former et prendre conscience d’être celui de Dieu. De là, le peuple put continuer sa marche, remontant la péninsule de l’autre côté, s’ouvrant un chemin entre les Amalécites, les Édomites et les Moabites, et remonter la mer salée pour s’arrêter à Sittim, face à Jéricho, la première ville de la terre que Dieu avait promis de lui donner : la terre de Canaan. Mais il fallait la conquérir, l’arracher aux peuples qui la possédaient au nom de leurs dieux, l’occuper par la guerre ! Ce fut la tâche qui revenait au guide qui succéda à Moise : Josué. La parole de Dieu s’adressa à lui avec autant d’autorité et de force qu’à Moïse : « Moïse, mon serviteur est mort, maintenant, debout ! Passe le Jourdain que voici, toi et tout ce peuple, vers le pays que je donne aux Israélites » (Jos 1:1-2). Josué envoya des espions à Jéricho, et il se prépara au passage du fleuve. Douze hommes portèrent des pierres pour arrêter le cours du fleuve et ouvrir une voie au passage de l’arche et du peuple, puis les eaux du fleuve reprirent leur cours. La prise de la ville se développa comme un rite. Entre le fleuve et Jéricho, Gilgal : un homme devant les murs de la ville, « une épée nue à la main » (Jos 5:13). Le chef de l’armée de Dieu, ou l’image que le peuple était cette armée ? Pendant sept jours l’arche fit le tour de la ville « Le septième jour les prêtres sonnèrent de la trompe et Josué dit au peuple : poussez les cris de guerre, car Yahvé vous a livré la ville » (Jos 6:16). La ville fut-elle prise par eux ou par l’homme armé de Dieu ? Arrêtons ici ce premier chapitre, pour souligner qu’on parvient à une forme spécifique du peuple : il est un État qui cependant n’est pas encore sous une structure politique, mais religieuse. En effet, celui qui le guide est un « juge » qui, pour décider sur un problème, doit officiellement s’adresser à Dieu. Bien que le peuple soit régi par une loi, celle-ci doit être connue par la parole de Dieu, censé intervenir en personne. L’État n’est donc pas « politique » mais religieux. Comme tel, il aurait dû être plus humain et plus respectueux des individus que le politique, puisque précisément il n’était pas le fruit de la raison mais de la foi. Mais c’est le contraire qui s’est passé, justement parce que la loi n’était pas le fruit de la raison, mais de la foi, dont l’origine est existentielle. On peut le constater par les guerres dans lesquelles le peuple juif s’engage contre d’autres peuples pour s’approprier leurs terres. Mais de quel droit ? Parce que Dieu les leur donne, en les ôtant des mains de leurs ennemis, par leur victoire sur eux. C’est un droit qui ne pouvait surgir que de leur foi religieuse. Les juifs s’étaient réunis en peuple en considérant que Dieu leur offrait la terre des peuples qu’ils avaient vaincus : celle des Cananéens. Leur victoire sur eux n’était pas seulement une prise de pouvoir, mais un droit de possession, en ce que la victoire était celle de leur Dieu contre celui de leurs ennemis. Les guerres entre les peuples étaient aussi des guerres entre leurs dieux, et donc aussi leur victoire ou leur perte. Les véritables propriétaires des États n’étaient pas les peuples mais les dieux. En résumé, je dirai que le véritable propriétaire de l’État est Yahvé, le Dieu des Juifs, parce qu’il est le vrai Dieu. Celui-ci donc revendique contre les dieux des peuples de Canaan le droit de propriété de ces terres, et lance son peuple juif dans une guerre de récupération. Le peuple juif revendique ces terres, parce que Yahvé, leur Dieu, le pousse, ayant promis de les leur donner. Et les Juifs se lancent contre ces peuples comme contre des criminels et des usurpateurs pour les livrer à la mort. La religion n’est pas fondée sur la raison mais sur le vécu d’une foi, à laquelle on a confié la solution du sens de son existence. |
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![]() ![]() ![]() ![]() ![]() tf111400 : 05/06/2018 |