ANALYSE  RÉFÉRENTIELLE
ET  ARCHÉOLOGIQUE


Auteurs Méthode Textes
Plan Nouveautés Index Liens Aide





Ennio Floris


De Jésus-Christ à Jésus


Étude référentielle et archéologique des évangiles




La personne de Jésus :

Le tombeau vide et la résurrection




Avertissement
Sommaire

Introduction

Les Écritures et le salut

Jésus, de sa naissance à sa résurrection

La personne de Jésus
- Conception et naissance
- Prophète de la paternité
   de Dieu
- Le sacrifice de la mort
- Une parole sur la croix
- La vie de Jésus
- La mise au tombeau
- Tombeau vide et
   résurrection

  . Le tombeau vide
  . Quelques analyses
     - Le tombeau
     - La résurrection
     - Regard d’ensemble



. . . . . . . . - o 0 o - . . . . . . . .

Quelques analyses :
La résurrection


   Nous avons jeté pour la résurrection un regard complet sur les quatre évangiles. Mais je crois qu’il faut revenir sur ces textes pour approfondir le problème. Car la résurrection présente à notre esprit un problème analogue à celui du tombeau : elle n’offre aucune preuve de son existence, car personne n’a été présent à cet événement supposé. Les femmes qui sont allées au tombeau le jour après le sabbat n’ont pas été témoins de la résurrection, mais du vide du tombeau. Il convient donc mener une réflexion suffisante pour nous conduire à la raison de ce vide. C’est pour cela que j’invite le lecteur à me suivre dans le retour aux textes pour examiner le problème, comme nous avons étudié celui du tombeau. Nous nous tournerons à nouveau vers les quatre évangiles.

   Chez Marc (Mc 16:1-8) Marie de Magdala, avec Marie mère de Jacques et Salomé se rendent au tombeau au lever du soleil avec leurs parfums pour oindre le corps de Jésus, mais à leur approche du tombeau, elles constatent que la pierre qui le renfermait a été roulée.
   Entrées, elles voient un jeune homme, vêtu d’une robe blanche, qui leur dit que celui qu’elles cherchent, Jésus, est ressuscité et qu’elles aillent l’annoncer à Pierre. Or cette nouvelle au lieu de les emplir de joie, les épouvante. « Elles sortirent et s’enfuirent du tombeau tremblantes et hors d’elles-mêmes, avec le propos de rien dire à personne » (Mc 16:8).
   Pour les comprendre, il faut mettre entre parenthèses l’ange, pour reconnaître que les femmes étaient épouvantées en pensant que Jésus avait été donné aux pharisiens qui, sans doute, l’avaient enterré dans une fosse d’un des terrains maudits. C’est pour cela qu’elles se proposèrent de ne rien dire à personne.

   Le texte de Matthieu semble construit intentionnellement pour contrebalancer l’effet négatif de celui Marc. Il fait apparaitre un ange qui descend du ciel comme un éclair, et en suscitant un tremblement de terre. Les femmes sont comme mortes, pour ressusciter avec une force de conviction sans aucun signe de faiblesse... En plus, la parole prend l’air et la force d’une argumentation syllogistique apte à convaincre les femmes de la vérité de la résurrection. Les femmes ne sont plus accablées, comme chez Marc, mais « éblouies, pleines de joie, courant porter la nouvelle aux disciples » (Mt 28:8). En plus, lors de cette course, Jésus leur apparaît pour renforcer leur conviction et leur joie.

   Chez Luc (Lc 24:1-11) le récit est plus simple, mais aboutissant à des affirmations pertinentes. Les femmes arrivent au tombeau à la pointe du jour, portant les aromates qu’elles avaient préparés pour l’onction du corps de Jésus. Ne trouvant pas le corps de Jésus, elles sont très perplexes.
   Deux hommes leur apparaissent et leurs demandent : « Pourquoi recherchez-vous le vivant parmi les morts ? Il n’est pas ici : il est ressuscité » (Lc 24:5). Ils ajoutent : « Rappelez-vous comment il vous a parlé quand il était encore en Galilée : Il faut que le fils de l’homme soit livré aux mains des pécheurs, qu’il soit crucifié et qu’il ressuscite le troisième jour. Et elles se rappelèrent ces paroles » (Lc 24:6).
   À leur retour elles rapportèrent ces paroles aux apôtres, mais « ces propos leur semblèrent du radotage et ils ne les crurent pas » (Lc 24:11).
   Tandis que dans les textes de Marc et de Matthieu la résurrection est annoncée par l’homme ou les deux hommes qui leur apparaissent, ici ceux-ci envoient les femmes à un autre témoin, Jésus lui-même. Aussi les femmes furent sans doute déçues que les apôtres ne les aient pas crues, mais ce manque de croyance poussa Pierre à se rendre au tombeau pour rechercher les signes de la résurrection elle-même, et il les trouva. Car en se penchant dans le tombeau, il constate que Jésus n’était pas là mais qu’avant de sortir du tombeau, il avait laissé les linges dont il était enveloppé. Le témoin désormais était Jésus lui-même, conformément à l’annonce qu’il en avait donnée de son vivant.

   Nous parvenons ainsi au texte de Jean (Jn 20:1-18). Marie de Magdala est la seule femme qui vient au tombeau, tôt le matin, quand il faisait encore sombre. Trouvant la pierre enlevée, elle court tout de suite chez Pierre.
   Celui-ci, accompagné par Jean, « le disciple que Jésus aimait » (Jn 20:2), va au tombeau chercher les « signes » de sa résurrection. Évidemment il s’agit de preuves rationnelles, non d’apparitions d’anges. Et il les trouve : « Il voit les linges gisant à terre ainsi que le suaire qui avait recouvert la tête, non pas avec les linges, mais roulé à part dans un endroit » (Jn 20:5-7)… Ce sont les signes déjà rappelés par l’évangile de Luc mais, en plus et plus important ici, on y ajoute le suaire. Car il a été plié, évidemment par Jésus lui-même, le constituant d’une façon « explicite » en signe personnel de sa résurrection.
   Les paroles de Jean à ce propos présentent un intérêt spécial : « En effet ils ne savaient pas encore que, d’après l’Écriture, il devait ressusciter d’entre les morts » (Jn 20:9). C’est l’affirmation qui marque le passage d’une référence biblique à une argumentation rationnelle.



août 2012




Retour à l'accueil Le tombeau Haut de page Un regard d'ensemble      écrire au webmestre

tf137220 : 09/05/2016