ANALYSE  RÉFÉRENTIELLE
ET  ARCHÉOLOGIQUE


Auteurs Méthode Textes
Plan Nouveautés Index Liens Aide





Ennio Floris


De Jésus-Christ à Jésus


Étude référentielle et archéologique des évangiles




La personne de Jésus :

Le tombeau vide et la résurrection




Avertissement
Sommaire

Introduction

Les Écritures et le salut

Jésus, de sa naissance à sa résurrection

La personne de Jésus
- Conception et naissance
- Prophète de la paternité
   de Dieu
- Le sacrifice de la mort
- Une parole sur la croix
- La vie de Jésus
- La mise au tombeau
- Tombeau vide et
   résurrection

  . Le tombeau vide
  . Quelques analyses
     - Le tombeau
     - La résurrection
     - Regard d’ensemble



. . . . . . . . - o 0 o - . . . . . . . .

Quelques analyses :
Le tombeau


   Le premier de ces problèmes concerne précisément le tombeau. Nous avons conclu dans le troisième chapitre que Jésus, étant condamné à une peine capitale, devait être enterré et ne pouvait pas être enseveli dans un tombeau. On suppose donc ici un tombeau, dans lequel Jésus n’a pas été mis.
   En se rapportant encore au troisième chapitre (voir et aussi), on peut répondre à ce propos que ce décret de la Loi avait été contourné par l’intervention de Joseph d’Arimathée, qui était parvenu à obtenir des Romains le corps de Jésus. Mais dans le même chapitre, on a constaté que ce récit a été écrit pour déjouer la condamnation à laquelle Jésus était soumis.
   Je rappellerai que l’unique raison d’existence de ce personnage est de rendre possible la cession du corps de Jésus par le procurateur romain, corps qui appartenait aux juifs, qui n’avaient livré Jésus au tribunal romain que pour qu’il soit jugé. De plus, Joseph d’Arimathée est membre du conseil du sanhédrin qui avait condamné Jésus, mais lui se serait opposé aux décisions de ses collègues. C’est lui enfin qui l’a enseveli. « Il prit donc le corps de Jésus, le roula dans un linceul neuf propre et le mit dans le tombeau qu’il s’était fait tailler dans le roc ; puis il roula une grande pierre à l’entrée du tombeau et s’en alla » (Mt 27:59-60). Pour aller où ? Hors du récit, puisqu’une fois Jésus mis au tombeau, Joseph d’Arimathée n’existe plus comme personnage !

   Il convient de retourner au tombeau où Joseph d’Arimathée aurait mis le corps de Jésus. J’ai traduit le texte ainsi : « Il le mit dans le tombeau qu’il s’était fait tailler dans le roc ». Et puisque pour le faire il fallait du temps, il convient de penser qu’il ait ordonné cette œuvre bien avant la mort de Jésus. Mais on peut traduire plus exactement le passage ainsi : « Il le mit dans son tombeau neuf, qu’il avait taillé dans le roc ». Joseph d’Arimathée est un personnage qui n’existe que pour enterrer Jésus. Car, en homme riche, il s’était fait faire un tombeau, on peut le penser, pour lui-même.
   Or ce tombeau était à l’endroit où Jésus a été crucifié et Joseph d’Arimathée a été l’homme de son enterrement. Étrangement, Jésus meurt près de ce tombeau, Joseph demande le corps de Jésus à Pilate qui le lui cède, il l’enterre… et il disparaît du récit ! Il faut croire qu’il avait bâti ce tombeau par inspiration divine pour ensevelir Jésus, puisqu’il ne semble avoir d’autre but dans l’existence que d’ensevelir Jésus ! On dirait que les auteurs des évangiles ont joué de vive imagination pour trouver cette histoire, pour ne pas laisser le corps de Jésus sous terre, ce qui aurait posé de graves problèmes pour sa résurrection.

   Au sujet du tombeau, portons-nous chez les disciples : ce serait une erreur de les négliger. Eux aussi se sont rendus au tombeau. On constate cependant que ce tombeau n’était pas celui de Joseph d’Arimathée, mais il y avait vraiment un tombeau, que les disciples crurent être celui de Jésus, c’était celui de la « morgue » qui existait sur le lieu de la crucifixion.
   Rappelons que dans ce lieu on tuait les condamnés à mort par pendaison. Leur corps ne pouvait pas y rester la nuit, afin que leur malédiction ne tombe pas sur le peuple. Descendus de la croix ou du poteau, ils étaient mis dans la morgue, pour y être gardés avant d’être remis à ceux qui en étaient propriétaires : les membres de la famille du défunt, le sanhédrin pour Jésus. L’existence de ce tombeau n’est affirmée nulle part, mais la compréhension du texte le suppose.
   J’ai sous les yeux cette affirmation du texte de Luc : « Cependant les femmes venues avec lui de Galilée avaient suivi Joseph ; elles regardèrent le tombeau et comment son corps avait été mis » (Lc 23:55). Ce tombeau ne pouvait être que celui que j’ai appelé la morgue, prévu non pas pour ensevelir les cadavres des condamnés, mais pour les garder provisoirement, aussitôt le corps descendu de sa croix, pour être remis par la suite à leur famille.
   Ayant vu cela, les femmes crurent que ce tombeau provisoire était celui où Jésus avait été enseveli. Ainsi « quand le sabbat fut passé, Marie de Magdala, Marie mère de Jacques et Salomé » (les mêmes qui avaient vu de loin le dépôt de Jésus dans le tombeau (Mc 16:1) achetèrent des aromates pour aller oindre le corps. Et de grand matin, le premier jour de la semaine, elles sont allées à la tombe ; « le soleil s’était levé » (Mc 16:2). Sublime, cette affirmation que le soleil se lève de l’horizon pour accompagner les femmes sur le chemin vers le tombeau de Jésus !
   Entrées dans le tombeau, celles-ci voient « un jeune-homme » (Mc 16:5) qui leur annonce la résurrection… Mais ce jeune homme remplaçait le vide qu’elles avaient trouvé, car le corps de Jésus n’était pas là. « Elles sortirent et s’enfuirent du tombeau parce qu’elles étaient toute tremblantes et hors d’elles-mêmes » (Mc 16:8). Évidemment le corps de Jésus n’était pas là, puisque le tombeau n’était qu’un dépositoire. Le corps de Jésus avait été emporté par les émissaires des grands-prêtres pour être enterré dans un lieu secret.



août 2012




Retour à l'accueil Quelques analyses Haut de page La résurrection      écrire au webmestre

tf137210 : 05/10/2018