ANALYSE RÉFÉRENTIELLE
ET ARCHÉOLOGIQUE
Ennio Floris
Art et poésie des natures mortes de Morandi
Dans l’ascétisme de François d’Assise
Sommaire
Présentation
Dans le sillage
de Cézanne
L’esthétique
de l’art de Morandi
Dans l’ascétisme de François d’Assise
-
Introduction
-
Ascèse et poésie
.
Le jongleur de Dieu
.
La Dame
pauvreté
.
Cantique
des créatures
.
L’influence
de François
d'Assise
-
Ascèse
et esthétique
. . . . . . . . - o
0
o - . . . . . . . .
Ascèse et poésie chez
François
d’Assise :
le jongleur de
Dieu
Avant sa conversion,
François était un jeune au service de
l’Amour, jongleur plutôt que troubadour. Ce dernier célébrait une dame à laquelle il était lié par le code de la courtoisie, alors que le jongleur chantait la vie par la joie que lui procurait la beauté et la compagnie des femmes. Mais troubadour et jongleur se rejoignaient car ils ne reconnaissaient d’autre
dieu que
l’Amour.
Par sa conversion,
François abandonna
l’Amour comme
dieu pour se consacrer au service de
Dieu comme amour.
Peut-être
comprit-il que
Dieu était amour par la lecture ou le chant des paroles de
Jésus dans l’évangile : «
Considérez comme croissent les lis des champs : ils ne travaillent ni ne filent, cependant je vous dis que
Salomon lui-même, dans toute sa gloire, n’a pas été vêtu comme l’un d’eux
» (
Mt 6:
28-29
).
Il en retenait que toutes les choses de la nature sont belles de cette beauté dont
Dieu resplendit et
qu’il leur a donnée par amour lors de la création.
Bien que ne connaissant pas le grec,
François avait eu la même vision du monde que les traducteurs grecs de la
Bible
, pour lesquels «
Dieu vit
», non que le monde était «
bon
», ainsi que le mentionne le texte hébreux, mais
qu’il était «
beau
». Pour eux, comme pour
les philosophes grecs, la beauté englobe la bonté de l’être.
Pour
Saint François, la nature est belle et pure grâce au regard lumineux dont
Dieu l’a faite objet lors de sa création. Si elle est impure, c’est à cause de ce que les hommes en ont fait, la détournant des fins pour lesquelles elle a été créée. Ils ont, au contraire, recherché le lucre et le plaisir, la vanité et l’orgueil, la possession et l’exploitation en vue de la conquête du pouvoir.
D’où la nécessité d’user des choses de la nature dans leur pureté et leur beauté originelles, et de nous purifier nous-mêmes pour nous mettre au service de l’amour
du Créateur. Le moyen pour nous y acheminer est la pauvreté.
avril 1997
t283110 : 25/04/2020