ANALYSE  RÉFÉRENTIELLE
ET  ARCHÉOLOGIQUE


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Ennio Floris



La résurrection de Jésus



Fiction dramatique en huit actes






ACTE  PREMIER :

Le  tombeau  vide


Le jardin du tombeau de Joseph, ceinturé de figuiers de Barbarie. Quelques cyprès et un grenadier. Un rocher, à gauche, sur lequel grimpe du jasmin, où on a creusé le tombeau. Autour, du myrte en fleur. À droite, une verrière le long d’un rocher.





Ils ont vu... et ils ont cru

Avant-propos

Le tombeau vide
- Scène 1
- Scène 2
- Scène 3
- Scène 4
- Scène 5
- Scène 6

Signes et apparitions

Pilate enquête sur le vol du corps de Jésus

L’apparition du ressuscité aux disciples

Du tombeau vide à l’holocauste

Les Écritures et le Christ

Jésus

Le Fils de Dieu incarné ?


SCÈNE TROIS


(Marie mère de Jésus, Salomé, Maria Madeleine)




SALOMÉ

(Sortant des buissons et courant après
Marie).

Marie, arrête-toi !


MARIA

Salomé, que fais-tu ? Pourquoi prétends-tu em­pê­cher cette rencontre de s’accomplir ?


SALOMÉ

– Il y a du nouveau et nous devons savoir quoi faire !


MARIA

– Pourquoi sommes-nous venues ici,
Salomé ? N’est-ce pas pour oindre le corps de Jésus ?


SALOMÉ

– Mais
il n’est plus dans le tombeau !


MARIA

– Comment peux-tu le savoir ?


SALOMÉ

– N’as-tu pas vu et entendu ?
Jésus est apparu à sa mère avec son corps !


MARIA

– Certes ! Mais as-tu vu son corps ?


SALOMÉ

– Non.


MARIA

– Moi non plus ! C’est une vision,
Salomé... Je crois qu’elle a vraiment vu son corps, mais nous, non ! Nous sommes tenues d’accomplir notre mis­sion. La vision avait pour but de rappeler à Marie que Jésus la reconnaissait comme sa mère, et qu’il était toujours son fils. Notre tâche demeure.


SALOMÉ

– Oui, il faut que je m’en persuade... Mais qui roulera la pierre ?


MARIA

– Oh ! Sans doute, la pierre aura déjà été roulée. L’aube pointe... (Elles prennent les baumes et s’approchent du tombeau).


MARIA et SALOMÉ

– Il est ouvert ! Il est ouvert !

(Elles entrent dans le tombeau, mais en sortent subitement en criant).


MARIA

(En pleurant).

– Il est vide... On l’a emporté !


SALOMÉ

– On l’a volé ! Fuyons ! Fuyons ! J’ai peur !

(Elles viennent au centre de la scène).


MARIA

– Je suis convaincue
qu’il a été emporté par le jar­dinier.


SALOMÉ

– Pour quoi faire ? Le corps de
Jésus n’était-il pas dans un tombeau sûr, dans un jardin privé et bien gardé ? Ne m’as-tu pas dit que Joseph avait donné l’ordre de préparer le corps pour son onction ? Le changer de place, mais pourquoi ? Non, Maria, le corps a été volé.


MARIA

– Mais par qui ?


SALOMÉ

– Par les
Juifs, Maria. Je suis convaincue de ce que tu as dit : les Juifs n’ont pas accepté que le Pro­cu­rateur ait concédé à Joseph d’enterrer Jésus dans son tombeau. Pour eux il était un criminel... un corps à jeter dans la fosse des maudits, aux ordures et non dans le tombeau d’un riche, membre du San­hédrin.


MARIA

– J’aurais souhaité ne pas le croire, mais tu m’en persuades... Pourtant, je ne suis pas encore con­vain­cue... Toutefois, c’est possible... Ne perdons pas de temps. (En réfléchissant). Écoute,
Salomé, va chez les frères pour leur annoncer la triste nou­velle, tandis que moi je reste ici, en espérant ren­contrer le jardiner... Il va bien venir dans son jar­din.


SALOMÉ

– J’irai aussi chez
Joseph, puisque le tombeau lui appartient, donc aussi le corps, car c’est à lui qu’il a été donné.


MARIA

– Oui, tu as raison. Et s’il y a eu crime, il
lui revient de porter plainte auprès du Procurateur.


SALOMÉ

(Embrassant
Maria).

– Au revoir, Maria, mais je reviens vite, car j’ai peur que les Juifs ne soient les responsables du vol.

(Elle s’en va en courant).


MARIA

(
Elle la suit du regard. En se retournant, elle voit le grenadier non loin et s’en approche. Il est en fleurs. Ravie de sa beauté solitaire et sauvage, sous le coup de l’émotion, elle chante).

Sous tes branches couronnées de baies
Rouges en fleurs,
Que la brise du matin caresse
Et l’aurore enflamme
Pourrais-je me reposer,
Grenadier solitaire ?
J’aurais l’illusion d’avoir attendri
Le corps taché de sang de Celui que j’aime,
Mes mains veloutées de baume
Au parfum de jasmin.

(Elle s’assied au pied de l’arbre, se détend et doucement s’endort).




Écrit en 2005




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t341030 : 19/03/2020