ANALYSE  RÉFÉRENTIELLE
ET  ARCHÉOLOGIQUE


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Ennio Floris



La résurrection de Jésus



Fiction dramatique en huit actes






ACTE  SECOND :

Signes  et  apparitions


Le matin du deuxième jour après la Pâque


Dans la maison de Thomas. Une salle spacieuse mais modeste donnant sur un jardin, avec des arbres et des bambous. Sur une table, un rouleau contenant des Écritures. Au centre, autour d’une table basse, des fauteuils de bambou.





Ils ont vu... et ils ont cru

Avant-propos

Le tombeau vide

Signes et apparitions
- Scène 1
- Scène 2
- Scène 3
- Scène 4
- Scène 5
- Scène 6

Pilate enquête sur le vol du corps de Jésus

L’apparition du ressuscité aux disciples

Du tombeau vide à l’holocauste

Les Écritures et le Christ

Jésus

Le Fils de Dieu incarné ?


SCÈNE UNE


(Thomas, Pierre)




THOMAS

(Offrant à
Pierre un jus de fruits).

– Hier matin, en allant au tombeau, tu as dû rencon­trer Salomé, qui en revenait, et qui t’a annoncé que le corps de Jésus avait été volé. Ce vol nous a tous bouleversés. Elle devait le plus tôt possible informer de ma part Joseph qui, propriétaire du tombeau et aussi, dirai-je, responsable légal du corps de Jésus, était le plus concerné de nous tous par ce vol. Nico­dème s’est joint à nous, et nous sommes tombés d’accord pour porter plainte en bonne et due forme.


PIERRE

– Porter plainte, dis-tu ?


THOMAS

– Oui ! Cela t’étonne ? Le fait est grave, criminel même : c’est tuer un homme une seconde fois... Ôter un mort d’entre les morts est aussi grave qu’ôter un vivant d’entre les vivants.


PIERRE

Thomas, je ne le mets pas en doute... J’estime seulement que tu aurais dû m’attendre pour être sûr que ce crime a été vraiment perpétré.


THOMAS

Maria et Salomé se seraient-elles trompées en an­nonçant que le tombeau était vide ?


PIERRE

– Non,
elles ne se sont pas trompées, et Salomé était convaincue que le corps avait été volé, et Ma­ria qu’il avait été emporté par le jardinier de Joseph, de peur qu’il fût volé pendant la fête de Pâque.


THOMAS

– Alors, nous avons bien fait de porter aussitôt plainte pour vol. Pourquoi aurions-nous dû atten­dre ?


PIERRE

– Vous saviez pourtant que
Jean et moi nous nous étions rendus, aussi, au tombeau après que Maria et Salomé aient découvert l’absence du corps.


THOMAS

– Alors,
tu aurais voulu que, le sachant, nous atten­dions votre retour. Mais pourquoi ?


PIERRE

– Pour nous consulter aussi, puisque la plainte a été portée, je suppose, au nom de tous, et qu’elle nous engage les uns et les autres.


THOMAS

– La plainte a été déposée par
Joseph, le proprié­taire du tombeau, et celui auquel Pilate a confié le corps de Jésus.


PIERRE

– Il n’est pas exclu, cependant,
qu’il l’ait fait au nom de nous tous, qui étions concernés. Mais ce n’est pas la raison essentielle. Étant un acte de Droit, la plainte oblige celui qui la porte à en appor­ter les preuves. Or nous en étions les véritables té­moins.


THOMAS

– Témoins de quoi ?


PIERRE

– Que le corps de
Jésus n’était plus dans le tombeau et...


THOMAS

– ... qu’il avait été volé.


PIERRE

– Non ! qu’il est ressuscité.


THOMAS

– Mais, si pour les responsables politiques et judi­ciaires du
peuple, la résurrection n’est pas un fait reconnu par la Loi, tu n’as été témoin de rien.


PIERRE

– Je suis le témoin d’un événement dont les autres n’ont pas eu connaissance...


THOMAS

– Et dont l’existence suppose la négation du vol et, de ce fait, l’arrêt de toute intervention judiciaire de l’État pour un crime qui demeurera impuni puisqu’il est considéré comme un prodige opéré par
Dieu.


PIERRE

– Tu exagères,
Thomas... Je pourrais, moi aussi, aller plus loin que toi et dire, pour soutenir l’hypo­thèse d’un vol, que tu négliges de prendre en consi­dération que ce mort est ressuscité, et que ce res­suscité est Celui en qui les hommes devront recon­naître le Sauveur, le Fils de Dieu qui remet les pé­chés du monde.


THOMAS

– Les responsables politiques et judiciaires pourront bien se moquer de cette résurrection, mais non du viol d’un sépulcre !


PIERRE

– Oui, je comprends. Reconnais cependant que
tu me mets dans l’embarras et la contradiction : je ba­lance entre croire et ne pas croire...


THOMAS

– Comme moi ! Si je
t’avais attendu, tu m’aurais fait hésiter entre dénoncer ou non un crime, commis contre la personne la plus chère au monde...


PIERRE

– Il y a cependant une différence entre nous deux : Moi, je suis entré dans le tombeau et j’ai vu des si­gnes qui m’ont conduit à croire, tandis que toi,
tu n’y es pas entré.


THOMAS

– L’avantage de ne pas avoir vu les signes, c’est qu’ils m’auraient peut-être contraint à ne pas croi­re !




Écrit en 2005




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t342010 : 19/03/2020