ANALYSE  RÉFÉRENTIELLE
ET  ARCHÉOLOGIQUE


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Ennio Floris



La résurrection de Jésus



Fiction dramatique en huit actes






ACTE  SECOND :

Signes  et  apparitions


Le matin du deuxième jour après Pâque


Dans la maison de Thomas. Une salle spacieuse mais modeste donnant sur un jardin, avec des arbres et des bambous. Sur une table, un rouleau contenant des Écritures. Au centre, autour d’une table basse, des fauteuils de bambou.





Ils ont vu... et ils ont cru

Avant-propos

Le tombeau vide

Signes et apparitions
- Scène 1
- Scène 2
- Scène 3
- Scène 4
- Scène 5
- Scène 6

Pilate enquête sur le vol du corps de Jésus

L’apparition du ressuscité aux disciples

Du tombeau vide à l’holocauste

Les Écritures et le Christ

Jésus

Le Fils de Dieu incarné ?


SCÈNE QUATRE


(Pierre, Jean, Maria Madeleine, Jacques, Cléopas)




JACQUES

(Présentant
Cléopas à Pierre et Jean).

– Frères, je vous présente Cléopas, dont vous avez entendu parler et qui a eu la grâce de voir le Seigneur.

(Cependant que Pierre et Jean embrassent Cléo­pas, il s’approche de Maria et l’embrasse, lui di­sant cependant tout bas) :

   Rabats ton voile, car c’est pour toi un étranger... Je te le dis, parce que le Seigneur, mon frère, m’est apparu et m’a recommandé de prendre soin de toi.


MARIA

– Moi aussi j’ai vu le
Seigneur, Jacques, et j’étais dévoilée. Or, non seulement il ne m’a pas fait de re­proches, mais il m’a regardée avec complaisance.


JACQUES

– Même ressuscité, le
Seigneur mon frère a pour toi des sentiments de faiblesse !


JEAN

(Présentant
Cléopas à Maria).

– Voici, Maria, celui qui, comme toi, a vu Jésus. Je lui ai raconté son apparition.


CLÉOPAS

(S’inclinant courtoisement).

– J’étais ému en l’entendant. C’est la première ap­parition, par laquelle
le Ressuscité a voulu com­mencer sa nouvelle vie !


MARIA

– Il s’agit plutôt d’un « au revoir » que
Jésus a voulu nous dire en retournant chez son Père.


CLÉOPAS

– Mais permets-moi,
Maria, de profiter de ta pré­sence. Est-il vrai qu’étant allée avec des femmes au sépulcre pour oindre le corps de Jésus, un tremble­ment de terre a secoué la pierre qui le fermait, en sorte que vous avez pu voir que le tombeau était vide ? Et les gardes, que les responsables du San­hédrin avaient placés là pour empêcher que le corps ne fût volé, ont eu peur, tandis que vous, exemptes de tout danger, vous vous êtes demandées ce qui avait bien pu se passer ? Des anges sont alors apparus, vous annonçant que Jésus était ressuscité ? Extraordinaire ! Jésus est ressuscité, sans que per­sonne ne l’ait vu !


JEAN

– Il y a vraiment de quoi croire que
Jésus, sortant du tombeau, les a tous rendus aveugles, et qu’il a ainsi donné un signe de sa résurrection.


MARIA

– J’ai entendu raconter ces histoires, mais rien de semblable ne nous est arrivé ; il s’agit d’une af­fabulation, dans laquelle nous avons été impliquées. Peut-être que des gens issus du noyau fanatique des fidèles, refusant d’accepter que
Jésus demeure par­mi les morts, bien à l’abri dans un tombeau de riches, l’ont volé pour le jeter dans une fosse, afin de pousser Dieu à le ressusciter avec puissance et gloire.


JEAN

– Comment est-ce possible ?


MARIA

– Oh ! Il y a des croyants chez qui la foi ne suit pas l’événement mais le précède, jusqu’à le provoquer. Sans doute, à cause de l’influence que la personne de
Jésus a eue dans leur existence.


PIERRE

– À ce point, vous le croyez ?


MARIA

– Sans doute, parce que l’imagination hypnotise l’esprit !


CLÉOPAS

– C’est très pertinent, ce que tu dis-là ! Mais pour retourner à ta narration, et
les anges, qu’en dis-tu ?


MARIA

(Évasive).

Ils étaient trop occupés, je pense, à la réception de Jésus au ciel, pour pouvoir venir nous annoncer sa résurrection !


CLÉOPAS

– Je suis enchanté de t’avoir connue,
Maria.


MARIA

– Merci ! Moi aussi, je suis heureuse de
t’avoir en­tendu.


PIERRE

– Allons-y donc, asseyons–nous. (Tout le monde s’assied autour de la table). Raconte-nous l’ap­parition,
Cléopas.


CLÉOPAS

– J’ai dû me rendre, avec un ami, à
Emmaüs. En chemin, un homme s’est approché pour nous de­mander s’il pouvait s’associer à nous. Nous voyant tristes, pour ne pas dire angoissés, il s’est enquis du motif de cette tristesse. « Ignores-tu, cher ami, lui ai-je dit, les derniers événements de la ville ? Com­ment les principaux sacrificateurs et les magistrats ont condamné Jésus de Nazareth, prophète et hom­me de Dieu ? Nous espérions trouver en lui celui qui aurait délivré Israël, mais voici, nous sommes déjà au troisième jour que ces choses se sont pas­sées ! ».
   Alors il a dit : « Ô hommes sans intelligence et dont le cœur est lent à croire tout ce qu’ont dit les prophètes. Ne fallait-il pas que le Christ souffre ces choses, pour qu’il entre dans sa gloire ? »




Écrit en 2005




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t342040 : 19/03/2020