ANALYSE RÉFÉRENTIELLE |
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Ennio FlorisJudas |
Pourquoi ce livre sur Judas ? |
4- Hakeldama |
PROLOGUE - Pourquoi ce livre sur Judas ? - L’a priori christologique des évangiles - Le jugement de Pierre sur Judas - La trahison, péché contre l’Esprit - Hakeldama INTRODUCTION REGARD CRITIQUE SUR LES ÉVANGILES DU JUDAS DE L’HISTOIRE AU JUDAS DES RÉCITS ÉPILOGUE ANNEXES . . . . . . . - o 0 o - . . . . . . . |
J’ignore si, de tous ceux qui sont allés à Jérusalem visiter le tombeau de Jésus, quelqu’un a aussi recherché celui de Judas. Sans doute ne l’aurait-il pas trouvé et pas davantage Hakeldama, le champ du sang. Mais il n’aurait pas été nécessaire d’aller aussi loin, car Hakeldama ce sont ces évangiles eux-mêmes, auxquels l’Église a confié la mémoire de son malheureux apôtre. Judas pourrait-il se trouver ailleurs ? Rien de ce qu’en disent les évangiles ne se fonde sur la perception de faits, car tout se trouve affirmé à partir de l’interprétation du texte des Écritures. Le « Jésus » du texte annonce sa trahison avant qu’elle se soit produite, parce que la parole des Écritures la lui a déclarée. De même, Judas s’apprête à le trahir, en interprétant ses gestes à la lumière des mêmes textes. Judas trahit son maître par son baiser d’ami, parce que, selon les Écritures, le Christ doit être trahi par un ami intime qui partage avec lui le pain à la même table. L’interprétation des Écritures apprend que le champ de Judas sera dévasté et deviendra un cimetière, où personne ne pourra habiter. Enfin, c’est en se fondant sur l’autorité des Écritures que Pierre a destitué Judas de son ministère. Ainsi, connu par l’interprétation des Écritures, Judas n’a de réalité de traître que dans la parole qui rapporte cette interprétation. Qui donc est Judas ? Un homme malheureux, qui a trahi son maître, frappé par l’oracle de Dieu comme Œdipe a tué son père ? Ou bien est-il un disciple avec lequel Jésus a partagé son amitié, mais que les condisciples, par jalousie et rivalité, ont chargé du crime de la trahison, en l’avalisant par l’autorité des Écritures ? Ou bien alors a-t-il réellement trahi son maître, et les disciples n’ont-ils osé le dénoncer que lorsqu’ils en furent assurés par la certitude de la foi ? Quelle que soit l’hypothèse, on ne peut parvenir à Judas qu’au travers des textes qui en transmettent la mémoire. Mais il est évident que les lire ne suffirait pas, car on ne saurait que ce qu’ils disent. Il faut les déstructurer, afin de mettre à jour les fondements de l’interprétation des Écritures et les motivations de leurs références à Judas. En d’autres termes, il faut opérer sur leurs syntagmes, qui sont la base archéologique des évangiles, des fouilles, dans l’espoir d’y découvrir des informations issues de la réalité historique. L’histoire ne peut pas s’accommoder de témoignages fondés sur des convictions de foi : elle exige l’expérience des faits. |
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t601400 : 05/11/2017