ANALYSE RÉFÉRENTIELLE |
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Ennio FlorisProméthée et Jésus : |
Introduction : |
Sommaire Introduction - La tragédie grecque - Les tragédies d’Eschyle . Le péché est divin . Une lecture nouvelle du mythe . Prométhée . Les Suppliantes . Les Sept contre Thèbes . Les Perses . Agamemnon . Les Choéphores . Les Euménides - But et limites de l’étude Dieu, le sauveur et la mort Le mythe d’Io et l’évangile de Marie Conclusion théologique . . . . . . . - o 0 o - . . . . . . . |
Le péché est essentiellement divinLorsque Dionysos invite Eschyle à formuler une prière avant de s’engager dans la compétition avec Euripide, le poète invoque la divinité par ces mots : « Déméter, qui as nourri mon esprit, fais que je sois digne de tes mystères ». Ce vers résume la vie du poète tout en définissant sa personnalité spirituelle. Né à Éleusis, terre où se développèrent les mystères, Eschyle grandit dans une atmosphère mystique, les yeux plus ouverts aux dieux qu’au monde. Sa personne de poète et de théologien naît du dithyrambe en même temps que la tragédie elle-même, car il expérimente dans son âme le drame de cette souffrance que la tragédie faisait jouer à ses personnages. Il n’est pas saisi par la vie, mais par le mystère qu’elle cache ; il s’est habitué à regarder toutes choses à la lumière qui brille en elle. Au moment où la jeunesse se détourne des dieux, parce qu’elle les trouve incompatibles avec les exigences scientifiques de son temps, Eschyle s’approche plus intimement d’eux. Voué, dès sa jeunesse, aux cultes d’Éleusis, il attend d’être éclairé d’en haut sur ces problèmes que les générations contemporaines cherchent à résoudre par la raison. Les mystères d’Éleusis ne sont pas pour lui une curiosité, mais une initiation à une connaissance supérieure. Ce qui le rend toujours méditatif et angoissé, c’est l’antithèse entre l’ubris et l’ananke, le désir de l’homme d’atteindre l’immortalité des dieux et la défense absolue de s’approcher d’eux. Tout orgueil de l’homme entraîne inexorablement la punition du Destin : devenir meilleur est impossible, car l’homme ne peut pas échapper à la puissance de l’ubris, précisément parce que la justice divine ne connaît pas de pardon : c’est une justice absolue et violente, sans sagesse ni amour. Dans le mystère de Déméter, qui pleure sa fille prisonnière de l’Adès, Eschyle voit le divin lui-même qui s’enferme dans sa solitude parce que l’homme, par une démesure originelle, lui a été dérobé. Et la terre sur laquelle l’homme est prisonnier est comme un Adès, car elle est soumise à la loi de l’oppression et de la vengeance, de la souffrance et de la mort. L’homme ne peut être délivré que si Dieu, rompant sa solitude, le recherche. La grande découverte d’Eschyle est la responsabilité de Dieu vis-à-vis de la situation de l’existence humaine. Le problème du péché n’est pas humain, mais essentiellement divin. |
![]() ![]() ![]() ![]() t900201 : 24/12/2017 |