L’homme à la main sèche :
Analyse des textes
Le personnage
Le personnage principal du récit est l’homme à la main sèche, qui se trouve dans la synagogue le jour du sabbat. Pourquoi est-il là ? On peut croire que, en sachant que
Jésus va venir, il saisit l’occasion d’être guéri. Mais, malgré son rôle, il n’intervient jamais personnellement, il reste absent de tout ce qui se passe en cette occasion. En effet, il ne demande pas à
Jésus de le guérir et, en recevant la guérison, il ne se réjouit pas, et de sa bouche ne sort aucune parole de remerciement. Il est donc étranger au fait !
Il est dans la synagogue, mais pourquoi est-il venu ? On doit supposer qu’il n’est pas venu à
Capharnaüm de sa propre initiative mais amené par d’autres. Ceux-ci ne peuvent être que ceux-là mêmes qui l’épient lorsqu’il tourne en rond dans la synagogue. Mais pourquoi l’ont-ils amené là ? On sait que
Jésus, ayant fini sa tournée en
Galilée, doit
y venir, et on veut le contrer en le mettant en situation d’accomplir un faux miracle.
Il ne leur fut pas difficile d’en ourdir l’intrigue. Il suffisait d’appeler parmi ces mendiants un faux malade et de le soumettre à son pouvoir de
prophète. Ils allèrent donc sur les lieux réservés aux mendiants et trouvèrent l’homme à la main sèche. Ils savaient bien que sa main n’avait pas subi d’arthrose, mais qu’ayant été depuis longtemps mise au service de l’aumône et de la pitié des gens, elle avait subi un durcissement qui lui donnait l’apparence d’une arthrose. Invité par des agents du complot à les suivre pour être « guéri » par
Jésus, le mendiant ne pouvait pas refuser, sous peine d’avouer qu’il n’était pas vraiment malade.
Mais l’homme à la main engourdie ne dit rien.
Jésus se rend compte que quelque chose se cache dans ce contexte. Il demande à l’homme à la main sèche de rester près de lui, mais l’homme à la main raide ne semble pas s’intéresser à la question. Le comble c’est que, guéri, il ne s’empresse pas de remercier le bienfaiteur, ni de manifester aucune joie ou intérêt : il disparait sans que personne ne s’en aperçoive, de même qu’il se trouvait là sans que personne ne l’ait vu venir.