ANALYSE  RÉFÉRENTIELLE
ET  ARCHÉOLOGIQUE


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Ennio Floris


De Jésus-Christ à Jésus


Étude référentielle et archéologique des évangiles




La personne de Jésus :

Le sacrifice spirituel de la mort de Jésus




Avertissement
Sommaire

Introduction

Les Écritures et le salut

Jésus, de sa naissance à sa résurrection

La personne de Jésus
- Conception et naissance
- Prophète de la paternité
   de Dieu
- Le sacrifice de la mort
  . Introduction
  . La trahison par Judas
  . Le projet de départ
  . Le péché de Jésus
  . Jésus et le sanhédrin
  . Jésus roi des juifs
- Une parole sur la croix
- La vie de Jésus
- La mise au tombeau
- Tombeau vide et
   résurrection



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Vers l’étranger


   Je pars de l’hypothèse que Jésus avait décidé de quitter le pays pour échapper aux poursuites. « Je vous le dis, en effet, désormais vous ne me verrez plus, jusqu’à ce vous disiez : béni soit celui qui vient au nom du Seigneur » (Mt 23:39 ; Lc 13:35). Il serait sans doute rentré une fois que le peuple se serait aperçu qu’il manquait. Pour le moment, la compréhension du peuple faisait défaut. Il aurait ainsi échappé aux conséquences inévitables du défi qu’il avait lancé contre les tenants du pouvoir, les Grands-prêtres, les scribes et les pharisiens, sectes auxquelles il avait lancé des reproches sans concession (Mt 23).
   Dans cette hypothèse, j’estime que l’homme auquel Jésus avait confié la tâche de préparer son départ était Judas. C’était le disciple qui dirigeait l’économie de la communauté et les relations avec l’extérieur. Le départ avait été probablement fixé au matin après la Pâque. Avec l’accord de Jésus, Judas avait communiqué la nouvelle de son départ au Grand-prêtre et aux responsables de la politique du pays : signe de compréhension et de conciliation de la part de Jésus. Cette conciliation avait pour but de ne pas être poursuivi, même s’il partait en cachette.

   Le départ était prévu à Pâque, après le repas. C’est pour cela que la communauté s’était réunie à Gethsémani. Dans cette occasion, Jésus informa les siens : « C’est pour peu de temps que je suis encore avec vous. Vous me chercherez et, comme je l’ai dit aux Juifs, où je vais, vous ne pouvez venir » (Jn 13:33). Jésus ne parle pas de sa mort, puisqu’il affirme : « vous me chercherez ».
   C’est dans ces circonstances qu’on peut comprendre le comportement de Jésus avec Judas, et l’action de celui-ci. Jésus n’aurait pas annoncé à ses disciples la trahison, mais son départ. Or le disciple qu’il charge de préparer son départ est précisément Judas, auquel il donne la bouchée, plus intime qu’une poignée de main. C’est lui qui, selon les accords, va chez les responsables du Judaïsme. C’est pour cela que Jésus lui dit à son départ : « Ce que tu fais, fais-le vite » (Jn 13:27). Ce sont des paroles que les disciples ne pouvaient pas comprendre. Judas, qui était allé pour signer le contrat, rentre bientôt pour accompagner Jésus au départ.

   Quant au travail du rédacteur de l’évangile pour faire de Judas le traître, on peut le comprendre ainsi : ne pouvant pas accepter cette conciliation de Jésus avec ceux qui voulaient sa mort, ni son départ, Matthieu remplace par la trahison la tâche que Judas avait reçue d’organiser le départ.

   Mais suivons Matthieu au moment du retour de Judas pour annoncer à Jésus la nouvelle de son départ : « Et aussitôt, il s’approcha de Jésus en disant : salut, rabbi et il lui donna un baiser. Et Jésus lui dit : Compagnon, tu es-là ! » (Etaîre, eph o parei) (Mt 26:49-50), paroles qui marquent la fin de son anxiété, car il pensait que Judas avait bien conclu son départ avec les responsables du Sanhédrin. Mais celui-ci avait été suivi par des sbires qui profitèrent de lui pour prendre Jésus, sans peine et sans susciter d’émotion populaire.
   Il ne restait à Judas, comme le gardien fidèle des héros, que de se punir par la mort de la confiance naïve qu’il avait mise dans les responsables de l’État. Ne pouvant suivre Jésus que par sa mort, Judas tombe comme le serviteur du héros qui se tue au moment où son maître tombe par trahison.

   Ce qui me déplait fortement, c’est que les auteurs des évangiles considèrent Judas comme étant le traître dont ils avaient besoin pour rendre Jésus tout à fait victime de sa condamnation et blanchir les disciples de toute responsabilité. En faisant de Judas un traître, ils le vouèrent à la haine et au mépris de tous les lecteurs comme de tout croyant au Christ !
   Les évangiles en demeurent entachés ! Il faut qu’une voix se lève pour appeler les croyants au Christ à reconnaître en Judas le premier martyr du Christianisme ! On ne pourra nettoyer la tache de haine qui marque l’évangile que si on voit dans la mort de Judas le serviteur qui se lance vers son maitre pour mourir aux pieds de sa croix.



août 2012




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