ANALYSE  RÉFÉRENTIELLE
ET  ARCHÉOLOGIQUE


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Ennio Floris


De Jésus-Christ à Jésus


Étude référentielle et archéologique des évangiles




La personne de Jésus :

Le sacrifice spirituel de la mort de Jésus




Avertissement
Sommaire

Introduction

Les Écritures et le salut

Jésus, de sa naissance à sa résurrection

La personne de Jésus
- Conception et naissance
- Prophète de la paternité
   de Dieu
- Le sacrifice de la mort
  . Introduction
  . La trahison par Judas
  . Le projet de départ
  . Le péché de Jésus
  . Jésus et le sanhédrin
  . Jésus roi des juifs
- Une parole sur la croix
- La vie de Jésus
- La mise au tombeau
- Tombeau vide et
   résurrection



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Le roi des juifs


   Les Romains avaient fait accrocher au-dessus de la croix de Jésus la motivation de sa condamnation : « INRI » « Jésus nazarenus Rex Judeorum ». Jésus avait été condamné parce qu’il s’était proclamé Roi des juifs. Toute prétention à ce pouvoir était illégitime, parce qu’elle allait à l’encontre du pouvoir de Rome, auquel la Judée était soumise. Le prétendant ne pouvait être que condamné à mort. Jésus avait-il commis ce crime ?

   On trouve dans les évangiles que Jésus, après avoir annoncé son Évangile en toute la Palestine, avait décidé dans la dernière année d’aller à Jérusalem, mais dans un apparat qui apparaissait royal. Le fait est rapporté par les évangiles. Jésus prend un jour la décision d’entrer à Jérusalem sur un ânon.
   Suivons le récit de Matthieu. Les disciples « amenèrent l’ânesse et l’ânon. Puis ils disposèrent sur eux leurs manteaux et Jésus s’assit dessus. Alors les gens, en très nombreuse foule étendirent leur manteaux sur le chemin ; d’autres coupaient des branches aux arbres, et en jonchaient le chemin. Les foules qui marchaient devant lui et celles qui suivaient criaient : Hosanna au fils de David ! Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur Hosanna au plus haut des cieux !
   Quand il entra à Jérusalem, toute la ville fut agitée : Qui est-ce ? disait-on, et les foules répondaient : C’est le prophète Jésus, de Nazareth, en Galilée » (Mt 21:6-11).

   Une question se pose ici : Jésus entendait-il entrer à Jérusalem comme Roi, donc dans le but d’être reconnu comme tel par le peuple ? Si nous regardons à nouveau l’écriteau affiché sur la croix de Jésus « Roi des Juifs », il faudra affirmer, comme je viens de le dire, que Jésus avait ourdi cette prise de pouvoir. Il s’ensuit logiquement que son comportement royal dans son entrée à Jérusalem avait été reconnu comme crime politique et qu’il en fut condamné. Jésus aurait pris ici une initiative politique. Cette interprétation apparaît confirmée en se fondant sur un message prophétique de Zacharie : « Dites à la fille de Sion : Voici que ton roi vient à toi, modeste, il monte une ânesse, et un ânon, petit d’une bête de somme » (Is 62:11 ; Za 9:9 ; Mt 21:5).
   Jésus est vraiment entré dans Jérusalem comme je viens de l’écrire, et sa venue fut considérée comme un acte politique revendiquant sa royauté. Les évangiles présentent en effet cet acte de Jésus comme tout à fait positif au sens qu’il se déclarait roi dans l’attente que le peuple le reconnaisse comme tel. L’abolition du sacrifice par le sang des animaux était une conséquence du renouveau qu’il établissait dans son royaume. Il reconnut dans l’acclamation du peuple que celui-ci l’avait accepté.

   À ce point, une autre interprétation de l’entrée de Jésus comme Roi à Jérusalem s’est offerte à moi. Jésus donnait au passage d’Isaïe une interprétation vivante et actuelle. Le prophète annonçait le présent de l’histoire d’Israël à la fin de sa royauté. Non un roi triomphant, à cheval et armé, mais sur le dos d’un âne. Or cette bête était l’expression du travail, du besoin, des déplacements de tous les jours dans une ville. Oui, dans le cortège le roi était « à cheval », non cependant sur un cheval mais sur un âne, non pour dominer le peuple mais pour le servir. C’était un cortège où le prophète présentait le roi en le tournant en ridicule, pour susciter l’idée que le premier de l’État était serviteur du peuple. Je crois que dans le cortège de Jésus le peuple avait tout compris. S’il criait « hosanna au roi », c’était pour ridiculiser le roi quant à son pouvoir sur le peuple, et le célébrer en même temps comme à son service. Le peuple avait compris le sérieux et l’humour mis par Jésus dans le cortège royal.
   Mais peut-être que, lors du procès de Jésus, cette entrée à Jérusalem ne fut pas comprise comme une farce, mais comme une tentative pour tester quel rôle politique aurait-il pu jouer à l’égard du peuple. Mais la réponse du peuple fut trop rapide, et sans doute dangereuse en provoquant une réaction du pouvoir politique. Jésus n’en profita pas pour donner une suite à cette manifestation, mais sans doute trop tard, parce que la preuve avait été déjà donnée : le peuple l’avait bien proclamé roi !

   Ce doute trouverait sa réponse dans le motif de sa condamnation, porté sur l’inscription au-dessus de sa tête : « Roi des Juifs ». Il était difficile de comprendre, surtout dans le contexte de son procès, que Jésus avait cherché à arrêter un mouvement populaire en faveur de la royauté en la tournant en ridicule.



août 2012




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