Sommaire
Parole de Dieu et recherche historique
- Introduction
- Un performatif absolu
- La connaissance de Jésus
. Introduction
. Les évangiles
. Foi et mythe
Méthode d’approche référentielle
Discours religieux et analyse référentielle
Croire et penser
Esquisse d’un portrait de Jésus
Les évangiles, tombeau de Jésus
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L’expression « parole de Dieu » n’a de sens que dans un système de croyance.
Une parole n’est reconnue comme étant de Dieu que si elle présente les mêmes marques de crédibilité que celles qui ont permis de croire en Dieu. Ces marques de crédibilité peuvent affecter une parole aussi bien dans son énoncé que dans la fonction de son signifié et de son signifiant.
On reconnaît qu’une parole est de Dieu par son énoncé lorsque, à sa lecture ou à son audition, elle a un impact de vie bouleversant et imprévisible. Cet impact est un signe que la parole a été prononcée par Dieu dans l’esprit en vue de son salut.
On croit qu’une parole est de Dieu en raison de son signifié lorsqu’elle n’est pas compréhensible par réduction à l’évidence, mais à un système de croyance par lequel on est conditionné. On croit par exemple que la Bible est parole de Dieu parce qu’elle est la référence fondamentale du système de la foi chrétienne.
On croit qu’une parole est de Dieu en raison de son signifiant lorsque celui-ci est constitué par des signes qui sont propres à la langue dite de Dieu.
La langue de Dieu est constituée par tous les phénomènes de la nature, pris comme des signes pour l’homme en raison de leur impact dans son existence ou de leur correspondance et de leur coïncidence avec elle et du fait qu’ils ne peuvent être compris par les lois de l’expérience. Tout au long de l’histoire, on a supposé comme langue de Dieu aussi bien les phénomènes terrestre – comme les tremblements de terre – que célestes – tels les éclairs, les phases lunaires et les éclipses – psychiques – les rêves – et historiques.
Pour avoir pu considérer un phénomène de la nature comme signe de la langue de Dieu, il a été nécessaire de rechercher les constantes de ses rapports de correspondance avec l’homme, puis de fixer ces constantes dans des codes distincts. Ce sont ces codes qui ont permis de lire, c’est-à-dire d’interpréter, le flux des phénomènes de la nature comme ayant un sens, au sens d’un langage. On trouve chez les peuples anciens des codes sur la foudre, sur le vol des oiseaux, sur les phases lunaires, sur les rêves, etc.
On a cru et on croit que ces langues sont de Dieu parce que la fonction de leur signification n’est pas arbitraire ni nécessaire mais, pourrait-on dire, « casuelle ». En effet, les correspondances entre les phénomènes de la nature et la vie de l’homme ne sont pas une production de l’imagination, ni non plus une donnée de la nature, mais des analogies qui s’offrent à la considération aussitôt que phénomène et vie sont mis en relation. Il s’agit donc d’analogies « découvertes ».
Le référent de la parole de Dieu n’est pas constitué par une réalité qu’on présuppose être en correspondance avec son dit, mais par le processus de signification sémiotique qui la sous-tend. Pour atteindre la référence de la parole de Dieu, il est nécessaire d’en déstructurer le discours afin de remonter du dit au processus de signification sémiotique dont elle est l’expression linguistique.
La parole de Dieu est donc l’interprétation ou la reprise d’une parole qu’on croit, par des signes, être dite par Dieu, ou la transposition dans le langage des mots d’une signification propre à un langage des signes cru comme langue de Dieu.
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