Sommaire
Parole de Dieu et recherche historique
- Introduction
- Un performatif absolu
- La connaissance de Jésus
. Introduction
. Les évangiles
. Foi et mythe
Méthode d’approche référentielle
Discours religieux et analyse référentielle
Croire et penser
Esquisse d’un portrait de Jésus
Les évangiles, tombeau de Jésus
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Les évangiles
Les évangiles sont des récits fondés sur des témoignages de foi sur le messianisme de Jésus. Ils ne visent pas à décrire sa vie, mais à montrer par des signes de sa vie qu’il est le Christ : « Tout cela a été écrit – lit-on dans le quatrième évangile – afin qu’on croie que Jésus est le Christ » (Jn 20:31).
Étant une parole de foi, les évangiles ne peuvent se rapporter à Jésus que comme signe (c’est-à-dire signifiant) du Christ de la foi par le biais d’un code de langage.
Ce code est le code messianique. Il s’agit des paradigmes tirés des Écritures et destinés à représenter les traits de reconnaissance du Christ. Ces paradigmes ont été élaborés par une formalisation des oracles messianiques et de personnages bibliques, les premiers étant considérés comme des prophéties messianiques et les seconds comme des figures christiques.
Ce code est devenu opératoire au sujet de Jésus dans la mesure où celui-ci a été, à son tour, formalisé, en ne retenant de lui que les traits, les paroles, les gestes, les trames, qui avaient des analogies avec le code.
En vertu de la structure du discours, on peut dès lors légitimement penser que Jésus sous-tend les évangiles, mais formalisé en tant que signifiant du signifié du code. Il sous-tend les évangiles comme, dans chaque langage, la matière du signifiant sous-tend le signifié.
Il est alors vain et illusoire de vouloir rechercher Jésus par l’exégèse de ce discours. En effet, puisque l’exégèse ne s’opère qu’en suivant l’intention du discours, on ne peut trouver par elle que le Christ, qui est le sens des évangiles.
Pour retrouver Jésus, il faut déstructurer le discours, par une analyse référentielle qui aille en-deçà du signifié. Cette analyse est possible toutes les fois que le discours des évangiles présente des apories, qui relèvent du décalage entre des faits de la vie de Jésus et leur aboutissement à des valeurs qui les transcendent, selon les données de l’expérience. Par exemple une femme enceinte, vierge, qui accouche d’un fils de Dieu, ou un homme qui boit du vin et mange du pain avec ses disciples pour annoncer son sang donné pour le salut des hommes. Les apories de sens sont aussi, souvent, soutenues par des apories grammaticales.
La connaissance du code messianique nous permet de connaître et de séparer les signifiés christiques des signifiants tirés de la vie de Jésus. Elle offre aussi la possibilité de cerner la formalisation en signes de faits de sa vie, et donc aussi les phénomènes de vie qui sous-tendent comme « substance » la formalisation du signifiant.
Jésus peut être cerné dans la mesure où on soumet cette « substance » du discours de foi à une interprétation archéologique, comme celle que l’on opère sur les débris d’un vase grec ou étrusque trouvé lors d’une fouille.
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