ANALYSE  RÉFÉRENTIELLE
ET  ARCHÉOLOGIQUE


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Ennio Floris


La crise galiléenne




La mise entre parenthèses du miracle et l’analyse du contexte :

Syllepsis des informations et représentation du fait



Sommaire
Avertissement au lecteur

Mise entre parenthèses du contexte

Mise entre parenthèses du miracle
- Détermination du
   contexte
- Le manque de pain
- Demande du signe
- Marche sur les eaux
- Doute des disciples
- Les lieux
- Syllepsis des
   informations

    - Les textes
    - Informations et faits
    - Jugement de Dieu

. . . . . . . - o 0 o - . . . . . . .

Cette syllepsis est-elle représentative du fait ?


   Cette syllepsis est-elle représentative du fait ? La question se pose d’abord au sujet des informations prises séparément. Si on devait s’en tenir à leur seule appartenance, celles-ci n’auraient aucune valeur de documentation. En effet, ce sont des propositions qui, ayant été ôtées du récit et donc aliénées du sens qu’il leur donnait, apparaissent comme non dites. Et si elles étaient dites, elles ne constitueraient que des témoignages intérieurs aux écrits.
   Toutefois cette situation contradictoire, qui les montre à la fois comme non dites et présentes au discours, les privilégie face aux autres affirmations du récit. Étant non dites, et donc des propositions en puissance pas encore devenues véritablement des énoncés, elles se trouvent en situation de refoulement, sous l’interdit de l’intention signifiante du récit. Supprimées ou déplacées, modifiées ou aliénées de leur sens, échangées ou associées à des éléments qui leur étaient étrangers, elles demeurent condamnées au silence, même si le récit les exploite pour ses propres fins. Elles ne sont pas mortes pour autant, mais au contraire elles existent et manifestent d’autant plus leur existence qu’elles résistent à la censure, en raison d’une « dicibilité » que le texte ne peut pas réduire tout à fait au silence. Elles exigent de devenir discours, elles s’affirment comme l’anti-discours.
   Celui-ci, cependant, ne se laisse saisir que par son opposition au discours, opposition qui apparaît si radicale qu’elle renie le discours aussitôt qu’il est mis entre parenthèses. Il s’agit donc d’une « dicibilité » tout à fait originelle, irréductible à celle du discours, quoique ces propositions ne puissent se traduire en paroles que par la mort de celui-ci. Aussi se montrent-t-elles si nécessaires au récit que celui-ci, en dépit de sa censure, ne peut se passer d’elles. Il existe donc entre le discours et l’anti-discours une opposition dialectique, qui nous permet de saisir l’un par la connaissance préalable de l’autre.
   Or nous connaissons le discours, en ce que sa « dicibilité » est précisément traduite en énoncés. C’est une parole de caractère théologique, produite par l’idéologie d’une communauté confessante – l’Église. L’anti-discours apparaît donc comme étranger à celle-ci, émanant d’une « dicibilité » qui ne se fonde pas sur l’idéologie mais sur l’évidence des faits, car s’il s’était agi d’une autre idéologie opposée à la théologie, celle-ci serait parvenue à la réduire complètement à son système.

   Certes, il reste à savoir d’où viennent ces informations et par quelles voies elles sont parvenues à pénétrer dans le sanctuaire de l’idéologie théologique, au point de le conditionner. Pour l’heure, il suffit d’avoir découvert leur valeur de documentation.



1984




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ti27200 : 15/06/2017