ANALYSE RÉFÉRENTIELLE |
![]() |
![]() |
![]() |
||
![]() |
![]() |
![]() |
![]() |
![]() |
Ennio FlorisLa crise galiléenne |
La mise entre parenthèses du miracle et l’analyse du contexte :Syllepsis des informations et représentation du fait |
Sommaire Avertissement au lecteur Mise entre parenthèses du contexte Mise entre parenthèses du miracle - Détermination du contexte - Le manque de pain - Demande du signe - Marche sur les eaux - Doute des disciples - Les lieux - Syllepsis des informations - Les textes - Informations et faits - Jugement de Dieu . . . . . . . - o 0 o - . . . . . . . |
Le « jugement de Dieu » du prophèteLa syllepsis ne pourrait être représentative du fait si les informations ne retrouvaient en elles cette unité qu’elles ont perdue quand elles ont été insérées dans le discours de la multiplication. Se séparant de celui-ci, elles ont perdu toute fonction idéologique, devenant disponibles pour être réunies dans le cadre d’un autre discours. Naturellement, cette disponibilité les met aussi en danger de retomber dans l’orbite d’une autre idéologie. Mais la syllepsis n’a eu pour but que de les unir selon leurs rapports d’affinité et de complémentarité, en les juxtaposant dans la ligne d’un sens qui se détermine et se précise au fur et à mesure qu’elles s’unissent. C’est le sens qu’elles possédaient lorsqu’elles constituaient un discours d’information, qui est reconnaissable en ce qu’il s’établit sur la base d’un schéma phénoménologique de la praxis historique. Il s’agit de ce « jugement de Dieu » auquel tout prophète et tout thaumaturge est appelé, lorsqu’il doit donner la preuve de la crédibilité de sa mission ou de son message : puisqu’il prétend s’appuyer sur la puissance divine, il convient que Dieu lui-même intervienne par un prodige pour l’accréditer auprès du peuple. Ce fut le cas de Moïse et d’Élie, comme des « saints » plus modernes, comme Benoît et François ; ce fut le cas pour Jésus, « homme à qui Dieu a rendu témoignage devant vous par des miracles » (Ac 2:22). Malheur, quand l’homme de Dieu – ou Dieu par lui – ne parvient pas à relever le défi que lui lance le peuple ! Le supplice de Savonarole retentit encore dans notre civilisation, mais avant lui et à un autre niveau Jésus de Nazareth lui avait tracé le chemin. Le récit de la multiplication des pains se trouve face à ce fait comme dans toute fresque la surface picturale vis-à-vis de l’esquisse – la sinopie – qui en est le support au niveau du dessin. L’image picturale efface toujours la sinopie, la couvrant de ses couleurs, la refoulant aussi dans l’oubli par d’autres figurations superposées qui aliènent jusqu’au soupçon de sa présence. Il a fallu la mise au point de la technique moderne de dépose des fresques pour nous révéler son existence : elle apparaît toujours sur l’enduit, marquée par un dessin sépia, silhouette éternelle dont la figuration picturale perd souvent les contours et la puissance de suggestion. La syllepsis qui est apparue après ce long découpage par notre méthode est la sinopie du récit de la multiplication, l’information effacée par son interprétation, le fait aliéné par l’idéologie. On devrait être très reconnaissants à la théologie d’avoir su garder pendant deux millénaires, comme dans un coffre, ce document d’histoire. Je souhaite que ma nouvelle technique de découpage de texte soit accueillie avec bienveillance, dans la mesure où elle nous permet de pénétrer dans cette portion d’histoire qu’on avait crue à jamais interdite à la recherche. Cette méthode permet aussi de vérifier l’affirmation répétée de G.-B. Vico selon lequel le rite, et aussi le mythe et les légendes, sont des documents d’histoire. |
|
![]() ![]() ![]() ![]() ti27300 : 15/06/2017 |