ANALYSE  RÉFÉRENTIELLE
ET  ARCHÉOLOGIQUE


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Ennio Floris


Jésus le charpentier





Du fils naturel au fils de Dieu :
la famille de Jésus


Sommaire

Du fils naturel au fils de Dieu
Fils d’une adultère
La famille de Jésus
- Sous tutelle
- Servitude et travail
- La rupture
Délire ou extase ?
La solitude de Jésus
Qui est ma mère ?

La Métanoïa

Le défi et la crise

La bonne nouvelle




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Sous tutelle


   Marc raconte que, lorsque Jésus revint en Galilée pour y annoncer son évangile, sa mère et ses frères se rendirent auprès de lui, à Capharnaüm, avec l’intention de le « saisir », le croyant hors de lui-même (Mc 3:21). Nous reviendrons (1) sur ce fait, qui a été très déterminant dans la vie de Jésus. Pour l’heure, j’y fais allusion car il est susceptible de nous révéler le contexte familial où Jésus a vécu.
   Il convient avant tout de bien cerner le sens du verbe « saisir » (kratein). Il dénote l’action de s’emparer d’une chose ou d’une personne sur laquelle on exerce un pouvoir. Ce verbe est aussi employé avec d’autres significations, mais il comporte toujours le sens d’appropriation.
   La vie de Jésus est traversée par ce verbe, toujours jalonnée par une suite ininterrompue de saisies. Jésus est l’homme que l’on cherche à saisir : les scribes et les pharisiens veulent s’emparer de lui pour le traduire en jugement, mais aussi les grands-prêtres, le peuple, le sanhédrin, les soldats… et il finit par être saisi définitivement.

   À première vue, il semble étrange que sa mère et ses frères viennent le saisir. Cette intention manifeste en eux la conscience qu’ils en ont le droit, et donc qu’ils exercent une autorité sur Jésus.
   Quant à sa mère, c’est compréhensible, mais pour ses frères ? Et qui sont ces frères ? Il ne s’agit certes pas de frères consanguins car puisque, selon les évangiles, Jésus était le fils aîné de Marie et de Joseph, ils ne seraient que des frères cadets et il apparaît peu probable que des cadets puissent exercer une autorité et un pouvoir sur leur aîné, surtout si leur père est mort ou même absent. On doit alors penser qu’ils ne sont que des cousins, les enfants de cet oncle et de cette tante qui avaient accepté Marie comme servante et qui l’avaient prise, avec son enfant, sous tutelle.
   Pour s’emparer de Jésus, ils s’appuient moins sur la force que sur leur droit de frères lésés et ayant autorité sur lui. Ils emploient aussi la ruse : ils ne pénètrent pas en force dans la maison, mais ils attendent dehors, se contentant de faire appeler Jésus comme s’ils étaient venus avec des intentions pacifiques. Ils ont aussi amenée – peut-être contre son gré – la mère, pour convaincre le bâtard de leur épargner toute violence, surs de faire valoir leur droit si Jésus s’approchait d’eux.
   Mais Jésus connaissait bien leur intention et ne sortit pas de la maison, fort de l’appui de ses disciples et d’une liberté acquise par-delà la loi de la famille. Il leur répondit par une rupture définitive et hautaine.

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(1) Au Chapitre 15.   Retour au texte




c 1976




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tk121000 : 16/06/2020