Sommaire
Du fils naturel au fils de Dieu
Fils d’une adultère
La famille de Jésus
- Sous tutelle
- Servitude et travail
- La rupture
Délire ou extase ?
La solitude de Jésus
Qui est ma mère ?
La Métanoïa
Le défi et la crise
La bonne nouvelle
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La rupture
Selon les évangiles, Jésus n’aurait quitté la maison qu’à l’âge adulte, pour aller chez Jean, dans le désert. Cependant, lorsqu’il se sépara du Baptiste, il ne rentra pas chez lui mais demeura à Capharnaüm, probablement dans la maison de Simon (Mc 1:29 ; 2:1), d’où il partit pour évangéliser toute la Galilée. Il se rendit aussi à Nazareth, mais à la fin de cette tournée et seulement dans un but d’évangélisation (Mc 6:1 ; Mt 13:54 ; Lc 4:16).
C’est à Capharnaüm que sa mère et ses frères vinrent pour essayer de le saisir. Ainsi le fait que Jésus ne soit pas retourné dans sa patrie et le comportement de ses frères montrent-ils que Jésus avait rompu avec sa famille. Nous chercherons par la suite (1) à en connaître les motivations, mais il est certain que la rupture fut radicale.
Nous pouvons nous en convaincre si nous nous rapportons à l’intention et au comportement des frères, et à la réaction de Jésus. Comme nous l’avons vu (2), ses frères ont cherché à le saisir par force et par ruse. Leur ruse montre bien que Jésus avait vraiment décidé de ne pas revenir chez eux, la force qu’ils avaient bien établi de vaincre sa résistance. Quant à Jésus on remarquera en lui une appréciation lucide de la situation et une volonté aussi ferme que celle de ses frères. Lorsque les disciples lui annoncent que sa mère et ses frères l’attendent il ne bouge pas, comme si c’était une affaire qui ne le concerne pas.
Il y a déjà un abîme entre lui et sa famille. « Qui est ma mère et qui sont mes frères ? », interrogation terrible qui s’adresse aux disciples mais qui concerne directement, au premier chef, lui-même et ses frères. Elle dit, en d’autres termes, « ai-je une mère et des frères ? Sont-ils vraiment ma mère et mes frères ? ». Sa condition de bâtard apparaît ici dans la profondeur de sa souffrance : quoiqu’habitant avec sa mère et au milieu de ses frères, il était en réalité sans mère et sans frères. C’est le drame de l’abandon par les siens, dont l’écho sublimé parvient jusqu’au quatrième évangile (Jn 1:11), drame d’une solitude qui ne pouvait trouver de réponse que dans le désert !
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(1) Au chapitre 15. 
(2) Supra.
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